Off : du cirque qui réunit le corps et l’esprit

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Par Ewa Crétois & Victor Stefanini – bscnews.fr/ Le kiaï est un cri utilisé dans les arts martiaux. Réunissant l’énergie du corps et celle de l’esprit, il représente l’extériorisation d’un cri intérieur. Mais Kiaï c’est aussi le nom d’une compagnie, dont le directeur artistique est Cyrille Musy qui métisse les spectacles et entend créer un nouveau genre où les frontières entre l’acrobatie et la danse disparaissent, se confondant l’une dans l’autre. Entretien avec cet acrobate qui nous explique sa démarche artistique, mais aussi sa volonté d’approfondir sa compréhension de l’être humain par le biais d’un cirque contemporain multidisciplinaire.

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Cyrille Musy, pouvez vous vous présenter et nous raconter la genèse de votre compagnie ?
Artiste de cirque, je me suis formé au Centre des Arts du Cirque de Châlons-en-Champagne. J’ai travaillé un moment avec Philippe Découflé, avec la compagnie Acro Rap et le collectif AOC, collectif de cirque contemporain, pendant une dizaine d’années. Ensuite j’ai crée la compagnie Kiaï il y a plus d’un an de cela, et cette année c’est la première création de la compagnie.

Quel est votre parcours personnel, comment en êtes-vous arrivé à l’univers circassien, vous qui êtes passé par la danse, la mise en scène ?
J’ai commencé par le cirque à l’école de Châlons-en-Champagne. J’ai découvert la danse que je ne connaissais pas du tout. Dès l’école, j’ai voulu approfondir cela en travaillant avec des compagnies qui associaient danse et cirque. D’ailleurs j’ai toujours alterné entre ces deux formes d’expression.

Qu’est ce qui fait, selon vous, du corps humain un puissant moyen d’expression ?
On s’est intéressé à la communication des émotions par le corps. Sylvain Decure autant que moi-même avons des difficultés à nous exprimer avec des mots et on a voulu montrer comment tout cela s’articule dans la vie de tous les jours avec tous les outils que sont la danse, le cirque et l’acrobatie. A savoir comprendre comment le corps s’exprime en fonction des différentes formes d’émotions.

Qu’est-ce qui, d’après vous, fait la force d’un tel métissage disciplinaire ?
Chaque discipline permet d’exprimer des choses différentes. Il y a de la force dans l’acrobatie, de la finesse dans la danse et en même temps elles se complètent. C’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour exprimer ce que je n’arrivais pas à dire.
Comment se déroule le processus de création, est-ce le fruit d’un travail collectif ou d’une seule tête pensante ?
Là pour le coup, c’est deux têtes pensantes : Sylvain et moi même. Et puis, comme dans toute création, chaque artiste vient apporter ses idées, ses propositions. Même si, les chefs d’orchestre de la pièce, ça reste Sylvain et moi.

On sait que Kiaï signifie « un cri intérieur » en japonais , qu’est ce qui dans le monde qui vous entoure vous fait crier intérieurement ?
Plein de choses. Dans ce spectacle, on a essayé d’exprimer ce qui nous interpelle, ce qui nous fait violence et ce qui nous touche. La violence, la difficulté à communiquer notamment. Je dirai tout ce qui se passe dans le monde et dans la société et qui reste difficile à vivre. Par exemple, les relations à l’autre qui sont des sources de malentendu et de conflit. En tout cas, on ne s’est pas appuyés sur une seule chose.

Pouvez-vous nous présenter le spectacle OFF ? Ses thématiques ?
Ça s’articule sur 3 gros axes de travail. La communication des émotions par le corps, inspiré du livre « L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau » de Sachs, neuropsychiatre anglais, qui dresse dans cet ouvrage le portrait de personnes atteintes psychologiquement. Il y a eu cette envie de parler des choses qui nous touchent et nourrissent le spectacle. Le but : réunir danse et acrobatie et réussir à trouver un autre langage sur le trampoline. Un langage qui sort de son utilisation basique et qui par conséquent devient beaucoup plus chorégraphique.

Enfin, quels sont vos projets pour l’avenir, à titre personnel et dans le cadre de la compagnie ?
Les deux se rejoignent. On va d’abord s’attarder à faire tourner ce spectacle dans un premier temps, à Béziers ce seront les premières. Et, pourquoi pas continuer à être interprète dans d’autres projets.Dans tous les cas, je compte continuer à travailler en compagnie de Sylvain Decure. On a envie creuser ce chemin qu’on est en train d’ouvrir ensemble. Bien que ça ne reste que des pistes de travail, on pense à un spectacle avec 3 trampolines.

Les dates de la représentation : « OFF » de la Compagnie Kiaï

– Lundi 21 et Mardi 22 juillet 2014 / Les nuits des terrasses del Catet – 21h45 / Boulodrome / Causses et Veyran (34)
Tarifs: De 8 à 16 € Accès billetterie : www.billetterie-legie.com

Le 16 et 17 octobre 2014 : 2r2c Paris (75)
Du 18 octobre au 2 novembre 2014 : Tournée en Angleterre
29 novembre 2014 Centre Culturel Jean Houdremont, la Courneuve
9 et 10 décembre 2014 : Château Rouge, Annemasse (74)
16 décembre 2014 : Théâtre Jean Vilar – Montpellier, FR (34)
19 décembre 2014 : Théâtre Le Périscope – Nîmes, FR (30)
16 janvier 2015 : Théâtre de la Mauvaise Tête – Marvejols, FR (48)
20 janvier 2015 : Théâtre Jean Alary – Carcassonne, FR (11)
09 mars 2015 : Scène Nationale 61 – Alençon, FR (61)
11 et 12 mars 2015 : Le Train Théâtre – Porte Les Valences, FR (69)
02 avril 2015 : Théâtre de l’Agora – Evry, FR (91)
Du 06 au 19 avril 2015 (3 dates) : Festival « Hautes Tensions » La Villette – Paris, FR (75)

Le mardi 10 novembre 2015 au Théâtre Jean Vilar – Montpellier

(Crédit-photos – Daniel Michelon)

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