Football : coqs en stock

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Par Pascal Baronheid – bscnews.fr/ L’amateur de foot est comblé en librairie. La quantité n’implique pas toujours la qualité. Plusieurs tirs au but aboutissent hors cadre. Coups francs validés ou coups tordus frappés d’une carte rouge ?

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La face cachée de Guy Roux
Il a consacré sa vie au football, au point qu’on a longtemps cru qu’il n’avait que cela dans la vie. Pour preuve, à 76 ans il continue d’être sur le sujet un oracle courtisé. Mais Roux avait à cœur d’aborder d’autres sujets qui comptent pour lui : la politique, la chanson française, la religion, l’argent, l’immigration, la santé … Devrait-on lui confier un ministère ? Les sports ou l’économie ? « Dans ma vie, je me suis déplacé d’abord à pied, à vélo et en scooter. Puis j’ai fait l’acquisition d’une 4 CV pour 400 francs. Elle avait été rafistolée avec des pièces détachées tirées de plusieurs automobiles. Ensuite, j’ai acheté une Simca 1000, qui était en réalité une Simca 900, le prix affiché étant plus abordable. Désormais je roule en Citroën DS4 ». Et dire que le premier aspirant professionnel exige un bolide hors de prix…

Banderoles pour banderilles
La banderole est devenue l’instrument privilégié du folklore footballistique. Un recueil en recense les plus mémorables, ce qui ne veut pas dire les plus élégantes, ni les plus intelligentes. L’ouvrage se prévaut d’ailleurs d’un contenu « grossier, vulgaire, choquant, scandaleux mais DRÔLE». Tel ce clin d’œil au film de Danny Boon, lorsque les supporteurs parisiens accueillirent le RC Lens, pour la finale 2008 de la Coupe de la Ligue : « Pédophiles, chômeurs, consanguins, bienvenue chez les cht’is ! ». Après ceci, la provocation des Verts recevant les Lyonnais passerait presque pour courtoise : « L’OL, c’est comme le Beaujolais. C’est commercial et dégueulasse ».

Idées reçues, idées recevables ?
S’appuyant sur des études menées sérieusement par des statisticiens, médecins, psychologues, sociologues et autres économistes, un ouvrage répond à vingt questions pas si farfelues que cela sur le monde du ballon rond. Les arbitres sont-ils influençables ? Les footballeurs font-ils de vieux os en première division ? Est-on meilleur à 10 qu’à 11 ? Les footballeurs avec deux pieds gauches sont-ils mieux payés ? … Le profane croira aux gags. Tout repose pourtant sur des données et des critères sérieux ; tableaux et graphiques le soulignent. Ainsi, il est démontré par plusieurs chercheurs estimables que « le « favoritisme » envers l’équipe hôte est beaucoup moins prononcé lorsque qu’une piste d’athlétisme sépare le terrain de football et les spectateurs/…/ cela montre que le public exerce une forte « pression sociale » sur les arbitres, qui parvient à influencer ces derniers » ou comment couper le sifflet à l’homme en noir.

Destins brisés
De Georges Best à Diego Maradona, la tragique transposition du vers de Virgile «Quos vult perdere Jupiter dementat» ou le cruel retour de manivelle de la gloire pour vingt étoiles du ballon rond. Difficile d’accepter d’être socialement transparent, après toutes ces années où vous fûtes une idole. L’alcool, la drogue, les escrocs, la dépression, la violence ont demandé des comptes et présenté une facture exorbitante à ceux qui enflammaient les stades. Le passage du rêve au cauchemar à travers le calvaire des fiancés de la gloire. Une pensée particulière pour Jean-Marc Bosman, joueur liégeois qui entama seul la lutte du pot de terre contre le pot de fer et obtint en 1995, après un combat âpre, épuisant et ruineux, la libre circulation en Europe des travailleurs du football et la suppression des rançons réclamées pour le départ des joueurs en fin de contrat. Merci infiniment à un homme détruit par son rêve d’honnêteté…

« Il est temps que je déballe toute ma vie »

Un sportif qui se raconte sans faux-fuyant quelques semaines avant de disputer la Coupe du monde au Brésil : courage ou inconscience ? Celui qui affiche le plus beau palmarès des joueurs belges va quitter le Bayern München après huit années fructueuses et renoncer aux Diables Rouges (l’équipe nationale belge) au terme du Mundial. Ce fils de catcheur se raconte en long et en large, de ses origines modestes à sa gloire actuelle. Son parcours est une leçon de vie et de gestion saine d’une carrière de haut niveau. « Big Dan » évoque ses entraîneurs, ses clubs, ses partenaires, son intimité, son amour filial, l’un ou l’autre président. Tapie et Marseille y apparaissent dans leur dimension paradoxale. « Je pourrais parler pendant des heures de tout ce que j’ai vu à Marseille. Pas nécessairement sur le terrain de foot… ». Loin d’un règlement de comptes, il s’agit d’un exercice de lucidité, à méditer par tous ceux qui rêvent de décrocher les étoiles. Ce pilier de la défense nationale (il est titulaire inamovible depuis 2001) confie tout à la fin « Le grand regret de ma carrière il est là. Je n’étais pas fait pour être défenseur ». Non Dan, t’es pas tout seul…

« Il n’y a pas que le foot dans la vie… – mémoires », Guy Roux, l’Archipel, 19,95 €

« L’art et la bannière », Olivier Villepreux et Jac Lelièvre », Lajouanie, 9,95 € . Dans une veine humoristique plus subtile, le même éditeur propose également « Je hais le sport », album dessiné par Ranson

« 20 questions improbables sur le foot », Bastien Drut et Richard Duhautois, De Boeck, 15 €

« Carton rouge ! 20 destins brisés de footballeurs mythiques », Mickaël Grall, éditions de l’Opportun, 18 €

« Big Dan », Pierre Danvoye et Daniel Van Buyten, préfaces de Marc Wilmots et Karl-Heinz Rummenige, cahier de photos couleurs, Renaissance du Livre, 19,95 €
Le même éditeur propose « Wilmots, l’homme derrière la légende », une approche de l’actuel entraîneur des Diables Rouges, aimablement surnommé Le Taureau de Dondelberg

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