Cyclisme : une affaire de géants
Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr/ Peu de champions ont été capables de couper une des têtes de l’hydre Eddy Merckx. Luis Ocana fut de ceux-là.« Le Belge avait les canines les plus acérées. Nous l’avions surnommé Le Cannibale. Il nous bouffait à la suite, dans la mécanique de sa roue, ou tous dans le même temps. Mais moi je savais bien qu’un après-midi ou un autre, en un lieu choisi, je lui ferais ravaler ses tripes et sa morgue de boucher ».
Ce serait en 1973. Le fier Espagnol monterait dans le camion balai 21 ans plus tard. Sensible au romantisme noir du beau Luis, Hervé Bougel lui dresse une stèle, se glissant dans le maillot jaune, le temps d’un peloton de textes brefs, intenses, orfévrés avec passion.
Poète, Bougel aime escalader les mots, sprinter avec les sonorités (une veine palpitante au creux poplité), relayer le silence, le …