Paris Jazz Festival 2014 : le swing de la soul au blues

par
Partagez l'article !

Par Ewa Crétois – bscnews.fr/ Créé il y a tout juste 20 ans par deux amateurs de jazz, le Paris Jazz Festival s’est imposé comme étant l’un des événements majeurs de la scène jazz en France. Du 7 juin au 2 juillet 2014, le parc Floral de Paris accueillera la 20ème édition du Paris Jazz Festival dans un cadre bucolique où se conjugueront musique de qualité et végétation luxuriante pour le plaisir des yeux et des oreilles.

Partagez l'article !

Cette 20ème édition s’annonce d’ores et déjà éclectique. 34 concerts répartis sur 5 soirées, 16 journées mais aussi 8 week-ends thématiques ; « Old times, New times » hommage à l’évolution permanente du jazz actuel, « French Touch » mettant en avant les valeurs sûres de la scène jazz française, « Explorations » sorte de parcours croisé musical, ou encore « JazzAfrique » petite escale en terre inconnue en compagnie du cubain Roberto Fonseca et de la chanteuse malienne Fatoumata Diawara. Ces week-ends thématiques permettront d’explorer le jazz sous toutes ses formes ainsi que les genres qui lui sont affiliés comme le Blues, la Soul, la Funk ou encore la World Music, et rendront cette nouvelle édition résolument actuelle.
La programmation de cette 20ème édition-anniversaire mettra à l’honneur les grands noms de la scène jazz internationale comme le quintet de l’italien Paolo Fresu qui souffle cette année ses 30 bougies, les 80 ans du musicien camerounais Manu Dibango, ou encore les 40 ans de scène du violoniste français Didier Lockwood.
Les temps forts du festival seront les 5 concerts nocturnes, dont la soirée d’inauguration du festival le 7 juin par le quintet de Paolo Fresu, ainsi que l’hommage au jazz afro-américain que proposera le quartet du saxophoniste Joshua Redman lors de la soirée de clôture. Ne manquez pas non plus l’enregistrement des Victoires du Jazz 2014, le jeudi 12 et vendredi 13 au soir, où se mêleront artistes en compétition et invités-surprise sous le chapiteau de la grande scène du Delta, ainsi que la « Faites de la musique » qui aura lieu le samedi 21 juin, où l’on retrouvera le musicien soul Cody Chesnutt.
Enfin une exposition rétrospective « Paris Capitale du Jazz » se tiendra au pavillon 28 retraçant en images vingt ans de jazz au parc Floral.

Alors que le festivités s’apprêtent à débuter, le directeur artistique de la 20ème édition du Paris Jazz festival; Sébastian Danchin, a accepté de répondre aux questions de BSC News.

Lorsque le festival a vu le jour en 1994, vous attendiez-vous à un tel engouement de la part du public ?
Le festival est né il y a 20 ans de l’imagination de deux fans qui entendaient simplement proposer la musique qu’ils aimaient dans un cadre inhabituel. Plusieurs équipes leur ont succédé depuis, mais Franck Marchal, co-fondateur d’un événement né très modestement, ne s’attendait nullement à lancer ce qui allait bientôt devenir une manifestation d’ampleur. L’équipe que nous dirigeons avec Pierrette Devineau depuis 2009 a réussi en quelques années à hisser le Paris Jazz Festival au premier rang des manifestations françaises consacrées au jazz. Avec plus de 120 000 spectateurs en 2013, le PJF est de beaucoup le festival de jazz le plus fréquenté de France, et l’un des plus importants d’Europe.

Quels seront les temps forts de cette édition et les invités d’honneur de cette saison?
Sous notre mandat, le PJF est devenu une vitrine privilégiée de la scène jazz parisienne et, plus généralement, française. Cela ne nous empêche pas de célébrer les autres grandes composantes de cette musique aujourd’hui mondialisée, en profitant de ce 20e anniversaire. Nous accueillerons notamment en ouverture, pour ses 30 ans de carrière, le trompettiste italien Paolo Fresu qui n’avait jamais été invité au parc à ce jour. Autre anniversaire, celui de Manu Dibango qui soufflera ses 80 bougies sur la scène du delta.La création ne sera pas oubliée, qu’il s’agisse de l’ « Orkès Péïs » de l’harmoniciste Olivier Ker Ourio, du formidable duo formé par l’accordéoniste Vincent Peirani et le saxophoniste Emile Parisien, le trio « grave » (contrebasse, saxophone basse, tuba) imaginé par Philippe Viret, ou encore la découverte de l’ensemble funk jazz le plus en vue du moment, Snarky Puppy. N’oublions pas les deux concerts des 12 et 13 juin qui permettront de fêter au Parc Floral les Victoires du Jazz 2014, ou encore la clôture avec le saxophoniste afro-américain Joshua Redman.

Pouvez-vous expliquer ce qui a influencé vos choix en matière de programmation?
Il s’agit, depuis que nous avons repris les rênes de la manifestation de montrer que Paris, première capitale du jazz au monde pour avoir reconnu la valeur artistique de cette musique dès la fin de la grande guerre il y a près d’un siècle, restait à l’avant-garde de la création. Le PJF joue à ce titre un rôle fédérateur en contribuant à faire connaître la nouvelle scène française, l’une des plus créatives du moment.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres festivals de jazz français, qu’est-ce qui fait votre spécificité ?
Alors que la plupart des grands festivals présentent les principaux artistes du moment en tournée estivale en Europe, le PJF accorde une importance de tout premier plan à la valorisation des jeunes talents hexagonaux, à la mise en lumière du travail qu’ils proposent avec leurs collègues du reste de la planète jazz. Surtout, le PJF est un festival ouvert, destiné à un public qui dépasse de beaucoup le monde des amateurs du genre. Grâce à une politique tarifaire très attractive voulue par la mairie de paris, nous sommes en mesure de toucher un public très large sans jamais rogner sur la qualité ou user de la facilité. Cette programmation exigeante, construite sur des thématiques clairement identifiées lors de chacun de nos 8 weekends, permet de fédérer aussi bien les fans que ceux qui éprouvent l’envie de découvrir des artistes dont ils ne soupçonnaient pas l’originalité.

Pourquoi avoir choisi de concilier Jazz et Nature en un seul et même lieu ?
A l’instar de ce qui se pratique couramment dans les pays anglo-saxons ou scandinaves, nous pensons qu’un cadre tel que celui du Parc Floral est propice à la valorisation du jazz, ou plutôt, des jazz puisque nous abordons aussi des styles comme la world music, la soul, etc… Le Parc Floral n’est pas seulement un « joli cadre » ; c’est un forum, un lieu de rencontre où les mélomanes peuvent satisfaire leur envie de nature, où les promeneurs sont susceptibles de découvrir des musiques inédites. Ce croisement entre les publics, les générations et les envies, est à notre sens la façon la plus riche de valoriser aussi bien notre espace de vie que notre sphère culturelle. Cette recette unique en France explique incontestablement le succès d’une manifestation dont le public a considérablement rajeuni depuis 5 ans, preuve de l’attractivité du jazz et de son dynamisme actuel.

« Le programme 2014 en un clin d’œil »

Samedi 7 juin – Paolo Fresu Quartet (soirée d’ouverture)
Dimanche 8 juin – Didier Lockwood, Thierry Eliez & André Ceccarelli invitent David Encho
Jeudi 12 et Vendredi 13 juin – Victoires du Jazz 2014
Dimanche 15 juin – Kyle Eastwood Quintet
Samedi 21 juin – Cody Chesnutt
Dimanche 22 juin – Manu Dibango & Le Soul Makossa Gang
Dimanche 20 juillet – Fatoumata Diawara & Roberto Fonseca
Dimanche 27 juillet – Joshua Redman Quartet (soirée de clôture)

Le site officiel du festival : www.parisjazzfestival.fr

A lire aussi:

Place au 7e Art « Made in China »

Grand Prix RTL/LIRE : Les coeurs ont battu pour Maylis de Kerangal

Les Francos Gourmandes : l’alliance de la musique et de la gastronomie

Philippe Lefait et le festival de la littérature et du journalisme à Metz

L’Académie Balzac : quand la téléréalité se mêle de littérature

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à