Takuya Kuroda - Rising Son - Blue Note

Takuya Kuroda : le nouveau prodige du jazz new-yorkais

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Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Takuya Kuroda fait partie de ces jeunes artistes qui constituent déjà la nouvelle scène new-yorkaise du Jazz. Arrivé à New York, au début des années 2000, Takuya a laissé exploser son talent en jouant avec les plus grands tout en façonnant une patte musicale bien à lui.

propos recueillis par

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Rising Son vient de paraître chez le prestigieux label Blue Note sous la direction du célèbre producteur José James. Un régal !

Comment s’est déroulée votre arrivée aux USA ?
C’est suite à ma première visite ici en 2000 que j’ai décidé de m’installer à New York. Lorsque j’ai pris consceince du niveau de musiciens à New York lors de Jam Session, cela m’a profondément inspiré et attiré. Heureusement, j’ai été accepté par la suite dans la Jazz New School où j’ai postulé en 2003. Très rapidement, je me suis adapté à ma nouvelle vie, à une nouvelle langue et à une nouvelle culture pour la musique.

Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec le Jazz et plus particulièrement avec la trompette ?
J’ai commencé à jouer de la trompette à 12 ans. Mon frère jouait déjà du trombone à l’école que nous fréquentions. Cela n’était pas un choix de ma part que de jouer de la trompette, mais un ami de mon frère m’a poussé à essayer et à jouer.

Quelles sont vos inspirations musicales et qui vous ont peut-être amenées sur ce chemin ?
Count Basie, Clifford Brown et depuis que je vis à New York, je citerai sans hésiter Roy Hargrove, Stevie Wonder, Erykah Badu ou Blue Mitchell.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le titre énigmatique de votre album ?
« Rising Son » est comme une métaphore pour moi, mais aussi pour ma carrière. Jose James m’a proposé ce nom et j’ai immédiatement adoré. Lorsque l’on regarde le soleil, on le voit, mais on ne peut pas dire précisément s’il est en mouvement. Pourtant, c’est le cas. Car, en 24 heures, il se déplace et revient au même endroit. Ma carrière, et plus spécialement pendant ces 11 dernières années passées à New York, s’est construite étape par étape. J’ai grandi pendant cette période pour en arriver là où je suis maintenant.

Comment vivez-vous le fait de sortir ce premier album chez le label Blue Note ?
C’est un rêve, en fait. Car je n’ai jamais osé penser que je pourrais sortir cet album chez BLUE NOTE. Toutes sortes de sentiments m’ont envahi comme le bonheur, la surprise, le stress, la nervosité, mais aussi la confiance… Aujourd’hui, je me sens si heureux de partager ce travail et cet album.

Rising Son est aux carrefours de plusieurs genres musicaux que vous maniez à merveille pour en faire un très bel album. Est-ce là votre conception de la musique ?
Avec Jose James, le producteur, j’ai joué une musique qui m’a plu tout au long de cet album. J’ai composé des chansons en associant de nombreux genres différents comme le Hip-hop, la Soul, le R & B, l’afrobeat et le jazz… Alors oui, je suis très heureux que vous aimiez le mélange.

Quel est votre rapport avec la Soul ? On pense notamment au morceau « Everybody loves the Sunshine », unique morceau de reprise de l’album.
Mon rapport à la Soul ? Je ne suis vraiment pas bon pour parler de la musique selon un genre défini. Mais Roy Ayers, Donny Hathaway, Al Green, Curtis Mayfield, Aretha Franklin, Ray Charles, pour n’en nommer quelques-uns, sont des héros de la musique que j’ai beaucoup apprécié en les écoutant.

Pouvez-vous nous parler des musiciens qui vous entourent dans Rising Son ?
C’est tout le groupe en totalité et surtout celui de José James.

Kris Bowers : Jose l’appelle souvent « le jeune génie « . Car il l’est. J’oublie parfois son âge lorsque je le regarde jouer. Il a compris tout le langage du traditionnel jusqu’au moderne et tout le sens de musique en général.
Corey Roi : Nous avons joué avec Corey ensemble pendant très longtemps. Il est l’ un des meilleurs non seulement en tant que joueur de trombone, mais aussi compositeur, arrangeur et également chanteur .
Salomon Dorsey : Il a contrôle fou et total de la basse à la fois acoustique et électrique. Il m’a beaucoup aidé sur la production de cet album. Il n’est pas seulement un bassiste, il voit toujours la musique à partir d’angles très différents sur la base de l’incroyable volume de connaissances dont il dispose.
Nate Smith : L’un des meilleurs batteurs de ce monde. Il est très présent sur Rising Son. J’apprécie vraiment son pouvoir et sa créativité
Lionel Loueke : Je suis très fier de travailler avec lui. Il est l’icône du jazz et de la musique pour longtemps !
Jose James : Je ne pense pas avoir besoin de le présenter. En tant que producteur, nous sommes en osmose sur l’essence et à la direction à donner à cet album.

Globalement, je suis vraiment heureux que nous ayons pu réaliser cet album ensemble avec de tels musiciens.

Quels ont été leurs apports dans ce projet ?
Ils ont été essentiels.

Quelle place donnez-vous à cet album dans votre carrière, Takuya ?
Tous les albums que j’ai fait dans le passé sont tous numéro un pour moi. J’ai toujours essayé de saisir ce que je suis et qui je suis à un moment donné. Donc je suis très satisfait de la façon dont cet album a été bâti et amené à terme. Mais, bien sûr, celui-ci est sorti chez Blue Note. Et cela est une impression très spéciale pour moi.

Que vous a apporté le ville de New York dans votre musique ?
Je ne sais pas ce que ma musique serait sans New York, car cette ville est un véritable enseignement pour moi. J’en apprends chaque jour un peu plus ici à New York.

Où pourra-t-on vous voir prochainement en concert ?
Nous devrions jouer à New York dans les prochaines semaines. Nous serons au Japon à la fin du mois de Mai et en Europe en juillet. Car nous avons hâte de nous produire sur scène.

Rising Son
Takuya Kuroda
(Blue Note)

> Le site officiel de Takuya Kuroda

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