Le maître bonzaï : un roman qui touche à la sève et au sang
Par bscnews.fr/ Un fleuriste rigoureux, téméraire, précautionneux, attentif…celui d’Antoine Buéno, se présente comme un homme extraordinaire, hors du temps et de l’espace, un être maniaque, rangé, obsessionnel. Bonzi est dépendant de sa production végétale: il consacre ses jours et ses nuits à l’entretien de ses plantes pour éviter qu’elles ne glissent et ne se perdent. Il leur offre sa vie, une vie à laquelle il ne tient pas ou du moins plus, une vie qu’il se refuse d’assumer pleinement en temps qu’être vivant, en tant qu’ humain fait de chair et de sang. Souhaitant annihiler tout sentiment, tout ressenti, toute tentation de la chair, toute pulsion incontrôlable, Bonzi décide d’être végétal et végétatif jusqu’au jour où une femme des plus curieuses pénètre dans son antre, faisant apparaitre avec elle un passé douloureux, accompagné de doutes et d’interrogations.
Il ne serait pas raisonnable d’en dire plus mais déraisonnable de ne pas le lire, car Le maître BonzaÏ est de la veine de ces romans qui ne vous quittent plus, de ceux qui vous laissent un goût, une trace, une marque et que l’on aime partager. Roman initiatique, fable poétique, nouvelle métaphorique, cet écrit inclassable mêle force et faiblesse dans un paradoxe des plus jouissifs.Un petit roman qui interroge avec finesse notre rapport aux autres et à la nature pour nous faire avancer très certainement…
« Je n’appartiens plus au règne, mais le règne ne le sait pas. Je suis Maître bonsaï. Je crée des bonsaïs et je les vends. Voilà ce que le règne sait. (p11) »
Antoine Buéno, Le maître Bonsaï, Albin Michel, 175 p., 15 euros. Sortie le 6 mars 2014.
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