Gus Bofa : un brillant adieu aux armes à Angoulême
Par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Alors qu’il est grandement question de l’exposition Tardi dans cette 41ème édition du Festival d’Angoulême, il serait dommage de ne pas grimper jusqu’à la mezzanine du Vaisseau Moebius pour se plonger dans l’univers de Gus Bofa au coeur de la Grande Guerre.
Gustave Blanchot (1883-1968), mobilisé dès la première année de la guerre à tout juste 31 ans, est gravement blessé. Après avoir refusé l’amputation de sa jambe, il revient chez lui en 1916, invalide et se remet entre autres à dessiner sur la Grande Guerre pour retranscrire, de façon désabusée et absurde, la vie des poilus.
On plonge avec intérêt dans cette exposition qui propose au public du Festival d’Angoulême des archives mises à disposition par les héritiers de Gustave Blanchot. « L’adieu aux armes » met en exergue l’indéniable talent de ce dessinateur, étrangement méconnu du grand public, pour caricaturer la guerre et traiter au plus près de l’horreur des combats.
Gustave Blanchot était également écrivain. À ce titre, l’exposition est enrichie avec de nombreux textes qui illustrent ses dessins avec un humour désopilant et un cynisme froid -voire macabre- mais toujours utilisé avec intelligence. Ce que tout visiteur appréciera dans cette exposition, c’est qu’il n’y a pas chez Blanchot d’antimilitarisme puéril: créateur polymorphe, son dessin est violent, vrai et chargé d’histoire.
Une exposition passionnante qui nous livre un regard acide, intransigeant mais terriblement humaniste de ce qu’il nommait La grande Farce….
» J’ai rencontré un tas de choses dans ma vie, dont une balle en Woëvre, qui était probablement nécessaire sur le plan des échanges internationaux, mais fortuite pour moi. » Gustave Blanchot
L’exposition « L’adieu aux armes » est pour nous une destination incontournable dans ce festival d’Angoulême en complément d’une visite dans l’univers de Tardi.
Exposition « Gus Bofa, l’adieu aux armes »
Vaisseau Moebius, mezzanine – Cité de la bande-dessinée
Du jeudi 30 janvier au dimanche 2 février, 10 à 19 heures
Puis du 4 février au 9 mars 2014
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