A quoi sert un grain de sable ?

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Par Sophie Sendra – bscnews.fr/ A quoi sert un grain de sable ? En général il est associé à l’expression de ce qui empêche de faire fonctionner une machine, un rouage. Il grippe le fonctionnement normal des choses. Le « grain de sable » est associé à une image négative lorsqu’il s’agit de ce genre de définition, mais n’y a t-il pas autre chose derrière ce petit morceau d’un Tout ? Cette petite particule issue de la dislocation des roches fait « le dos rond » afin de circuler, de s’éparpiller aux quatre vents selon les régions. Mais alors quelle est la véritable valeur d’un grain de sable ? Peut-il valoir de l’or ?

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La valeur négative du grain de sable
Tout le monde a connu au moins une fois ce « grain de sable » qui vient s’immiscer au cœur d’une journée sans nuages, au milieu d’une conversation, en plein repas de famille. Ce grain de sable fait alors tout basculer, la journée devient ténébreuse, la conversation vire à la dispute et le repas de famille à l’empoignade. On dit que le grain de sable est dû à l’érosion, il ne nait pas de nulle part, il existe parce qu’autre chose que lui-même se désagrège. Il est donc issu de la décomposition et du chaos de la roche elle-même. Si on ose faire de ces définitions une métaphore filée, il existe dans l’Histoire humaine des grains de sable dont on se serait bien passé. Ces « grains », tels des calculs rénaux déchirants la chaire sur leur passage, ont divisé les peuples. Si nous reprenons quelques moments de notre histoire, nous découvrons qu’en 1889, les premiers camps de concentration ont été créés en Afrique du Sud (sur une idée Espagnole venant de Cuba). Ces mêmes camps ont inspiré ceux qui furent construits en Europe par un certain Adolphe H. Sur la base d’une séparation nette, le concept de « Races » fut mis en avant faisant de la hiérarchie entre les Hommes un support à la haine. Ce concept étant déjà inclus dans les grandes lignes depuis le XVII° siècle. Cette séparation fut mise en place en Afrique du Sud, mais également aux États-Unis, l’Apartheid et la ségrégation raciale. Ce « grain de sable » permit aux rouages de la division de se maintenir dans les idées et devint la norme pendant des décennies alors même que nous savons désormais que l’origine de l’homo sapiens est, de source paléontologique, Est-africaine. Il est possible d’inverser la tendance de la théorie du « grain » déchirant la chaire.

La valeur positive du grain de sable
D’une valeur négative il est possible de passer à une valeur positive. Du chaos de la désagrégation de la roche, à celui de l’accumulation aléatoire, le grain de sable est une petite particule qui peut être intéressante. Elle aurait une valeur venue de la déconstruction. Cette dernière créée, elle prend une tout autre forme. En géologie, ce chaos crée une accumulation aléatoire de roches. Ces superstructures sont parfois très esthétiques et rendent un chaos d’une beauté rare. Le « grain de sable » peut être grand dans une dimension autre que la sienne. En tirant jusqu’au bout la métaphore, nous nous apercevons qu’il suffit de changer d’angle pour voir qu’une si petite particule peut transformer le monde. Si nous partons du principe que nous ne sommes composés que de ce qui compose l’Univers tout entier, c’est à dire d’atomes et de particules élémentaires, alors il est possible de convenir que nous sommes une partie infime de l’Univers qui nous entoure, qui « nous comprend » et que « nous comprenons » comme le disait Blaise Pascal dans ses Pensées (fragment 348). Une particule faisant partie de notre Univers, et donc de nous-même, peut ainsi changer les choses et gripper d’autres rouages dans le bon sens cette fois-ci. Il existe des « grains de sable » qui peuvent casser des régimes inhumains, changer l’Histoire d’une Nation, bousculer les mentalités ségrégationnistes et faire s’agréger des peuples, donnant ainsi des formes de chaos géologiques d’une esthétique surprenante. Ces grains de sable deviennent ainsi de l’or. Ce qui nous rend plus fort c’est d’imaginer, comme nous le disions plus haut, que ces particules font partie de nous, comme nous faisons partie de l’univers, nous sommes contenus en elles comme elles le sont en lui.

S’il fallait conclure
Il existe des grains de sables ici et maintenant. Nous venons d’en perdre un, Madiba. Heureusement il en existe toujours : Malala Yousafzai, Desmond Tutu, Aung San Suu Kyi, le Dalaï-Lama, Rigoberta Menchù et bien d’autres encore. C’est cela la mécanique des fluides et la physique des particules : les grains de sable s’accumulent, deviennent des plages immenses et finissent dans un océan d’Humanité.

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