Gilles Paris : Grandir, un drôle de verbe.

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Par Félix Brun – bscnews.fr/ On savoure ce roman comme lorsqu’après une longue marche en montagne, on plonge sa tête dans un ruisseau pour s’y désaltérer : l’eau est fraîche, limpide, libre, joyeuse et réconfortante. Victor, neuf ans, « écrivain en herbe » ,nous fait partager ses vacances avec ses amis rencontrés pour la plupart près du dépôt à déchets : « Dés qu’on a l’âge de porter une crème solaire ou un sac, on devient l’esclave de sa famille. Moi, tous les copains que j’ai ici, je les ai rencontrés au local des poubelles(…). »

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Il y a Alicia, sa grande sœur complice et confidente, éprise de tous les garçons de son âge pour qui « Amoureuse, ça veut dire que le cœur s’affole pour une autre personne et que le sang monte à la tête. » Il y a sa maman, libraire de son métier qui lit tout le temps car « lire c’est un refuge pour se cacher des autres » ; elle partage sa vie avec Pilar, argentine déracinée, deuxième maman de Victor après la séparation de ses parents. Et puis François, son père toujours en reportage, qui ne veut pas grandir. Les compagnons d’aventure s’appellent Gaspard, Tom et Nathan les jumeaux, et Justine la petite fée blonde dont Victor s’éprend. On découvre dans ce roman tous les ingrédients de l’enfance : des questions (« Et moi qui pensait que mon zizi ne servait qu’à faire pipi. ») , des découvertes, des illusions et de l’imaginaire, des secrets partagés, des amourettes de vacances, sont réunis dans un livre de fraîcheur, d’humour et de bonheur construit. A la plage où « des centaines de bouches avalent des beignets, des glaces ou des sandwichs, boivent à la paille du soda ou de l’eau fraîche sortie de la glacière » , Gilles Paris nous livre une peinture fidèle et caricaturale du bronzage collectif. La complicité des fratries est très présente dans le texte, et s’avère particulièrement illustrée par Gaspard qui met des somnifères dans le breuvage de ses parents, pour permettre à ses grands frères de sortir en toute tranquilité jusqu’au petit matin. Gilles Paris nous transporte avec humour dans une galerie de personnages sincères, tendres, sensibles, insouciants, et dans l’univers poétique et émouvant du petit Victor. A découvrir!

Titre : « L’Eté des lucioles »
Auteur : Gilles Paris
Editions : Héloïse d’Ormesson

A paraître fin janvier 2014

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