Les séductions du Palais: « Toute nourriture est bonne à penser »

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Par Soisic Belin –bscnews.fr / Claude Lévi Strauss: « Toute nourriture est bonne à penser » . En effet, le passage du cru au cuit, l’alliance de divers mets, l’apparition accidentelle de nouvelles textures (le vin de céréales) sont les reflets les plus concrets d’une civilisation.Contrairement à notre mentalité judéo-chrétienne occidentale, la cuisine chinoise et les installations pénibles qui en découlent ( l’abattage des animaux) est du ressort des hommes.

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Loin d’être un gynécée, la cuisine s’apparente à l’andrône antique. C’est peut être le seul point immuable de cette culture culinaire chinoise, tout le reste ayant évolué au fil du temps et des dynasties. Les changements sont notables dans la cuisine en tant que telle : les modes de cuisson, l’ajout d’ingrédients, l’arrivée de l’exotisme, l’assimilation de la nourriture à une véritable philosophie; comme nous le précise à juste titre Jean Paul Desroches* « Les Chinois ne pensent qu’à ça! Quand vous croisez un Chinois dans la rue Chifanle Meiyou ( Avez-vous mangé?) est la première question que vous lui posez ». Tout au long de ce parcours pensé de manière chronologique, découpé par des paravents auto-éclairés, vous serez étonné par l’affichage de recettes plus étonnantes les unes que les autres  » chien braisé dans son bouillon de tortue »… Si les aliments qui garnissaient les multiples ustensiles exposés (ding tripodes, gui coupes…) nous sont tout simplement contés et qu’il nous faut les imaginer, on nous apprend que les techniques et les installations liées à la table ont aussi bien changé au fil du temps et des volontés dynastiques : l’arrivée des baguettes Kuaizi au IIème siècle av.J.-C. est à mettre en parallèle avec l’introduction des graisses animales et des huiles végétales, de même que le délaissement des nattes et des plateaux pour les tables et les chaises illustre un rapprochement avec les cours occidentales et la volonté de les concurrencer tout en les imitant. On remarquera l’introduction du luxe dans la vaisselle (or, argent, laque, porcelaine…).Si cette exposition se veut innovatrice, c’est surtout à la toute fin que l’on retrouve une installation vidéo du collectif d’art numérique PLEIX « une dinette cinétique » où se mêle graphisme 3D et photographie.
Comme le rappelle Stéphane Martin* « cette exposition inaugure un partenariat avec le musée national de Chine, partons donc sur cette note encourageante, car on restera tout de même sur sa « faim »… en attente de plus…d’objets, d’explications, d’interactions… Cependant les nombreuses activités proposées en accord avec cette thématique de la gastronomie chinoise vont certainement combler ce petit manque et ,de fait ,nous réjouir!

* Paul DESROCHES
Commissaire de l’exposition « Les séductions du Palais » en partenariat avec Yan ZHI du musée National de Chine
*Stéphane MARTIN
Président du Musée du Quai Branly.

Au Musée du Quai Branly, Mezzanine Est

Du Mardi 19 juin 2012 au Dimanche 30 septembre 2012.
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-BEFORE du vendredi 6 juillet de 19h à 23h (Visite de l’exposition, dégustation des classiques culinaires de « l’Empire du Milieu », revisités par des grands Chefs, DJ No Breakfast, projection de photographies invitant au voyage).

-Weekend « Les seductions du Palais » du samedi 7 au dimanche 8 juillet (visite contée dans l’exposition, découverte de jeux chinois, une rencontre au Salon de lecture et bien sûr la traditionnelle cérémonie du thé.)

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