Vladimir Maïakovski : Julien Guill et la poésie futuriste

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Par Julie Cadilhacbscnews.fr / Crédit-photos: D.R/ Julien Guill rend hommage à Vladimir Vladimirovitch Maïakovski et à son long poème narratif  » Le nuage en pantalon » dans une performance poétique de qualité.

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Avec pour seuls accessoires une chaise et un verre d’eau, le comédien nous clame ce véritable manifeste du futurisme, le visage peinturluré de rouge comme le faisaient les poètes futuristes au début du siècle. Ces derniers, se rappelera-t-on, souhaitaient une libération radicale à l’égard des règles poétiques du passé et aspiraient à un renouveau qui passe par une esthétique libératrice qui bouscule des hiérarchies. Le « je » lyrique , désacralisé ,se mettait en scène et la poésie et la vie devenaient un « carnaval ».
Dans Le nuage en pantalon, Maïakovski pousse quatre cris: A bas votre amour, à bas votre art, à bas votre ordre, à bas votre religion. Ecouter Julien Guill nous offre l’occasion de laisser flotter notre esprit dans le flot des métaphores et de permettre aux vers libres de ruisseler dans notre tympan, tantôt rêveurs, tantôt caustiques, tantôt violents. Les vers de Maïakovski ont une rugosité particulière: l’auteur russe est impitoyable vis à vis des clichés et de la convenance et ce poème se veut être une ébauche d’un monde nouveau, loin de nos peurs et de nos hypocrisies ; le verbe joue sur l’esthétique du contraste et ainsi le concret et l’abstrait s’affrontent constamment. Une interprétation poétique qui séduira tous les amoureux des morsures du coeur mais aussi celles du verbe, ses envolées et ses caprices à la virgule. Quittons-nous sur un échantillon de ce poème construit à partir d’un fait biographique né de sa relation troublée avec Lili Bric , soeur d’Elsa Triolet:
« Votre pensée,
qui rêvasse sur votre cervelle ramollie ,
 tel un laquais obèse sur sa banquette graisseuse,
je m’en vais l’agacer
 d’une loque de mon coeur sanguinolent
 et me repaître à vous persifler, insolent et caustique. Mon âme n’a pas pris un seul cheveu blanc ,
et il n’y a en elle aucune tendresse sénile!
 Enfracassant le monde par le bourdon de ma voix, 
je m’avance, beau gosse, mes vingt-deux ans en prime. » (Extrait du poème “Le nuage en pantalon” (1915) – Traduction de Wladimir Berelowitch)

Titre: Le nuage en pantalon

D’après Vladimir Vladimirovitch Maïakovski

Compagnie : La compagnie provisoire

Avec Julien Guill

Prochaine date : le 18 septembre 2015 à Saint-Bauzille-de-Putois

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