Eric Lacascade, Molière et…Tartuffe
Propos recueillis par Julie Cadilhac – bscnews.fr / photo Mario DelCurt/ Illustrations Arnaud Taeron/ Eric Lacascade est comédien, metteur en scène et a aussi été directeur du CDN de Normandie où il a défendu un projet de théâtre d’Art.
De nombreuses fois présent au Festival d’avignon, il est notamment remarqué en 2000 avec une trilogie Tchekhov qui lui a valu un Grand Prix de la Critique et deux ans plus tard, c’est dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes, qu’est joué son Platonov. En 2006, Ses barbares de Maxime Gorki, créés au Festival d’Athènes, ont aussi l’honneur d’y être représentés. Eric Lacascade propose des formes théâtrales populaires orientées vers le grand public et invente des formes originales de transmission vers les jeunes professionnels et les amateurs. En 2011, il a choisi de revenir au répertoire français et de mettre en scène un de ses plus grands classiques: Tartuffe de Molière. Volonté de renouvellement, plaisir du challenge, retour aux sources de la dramaturgie française? La curiosité qui nous pressait était bien forte et nous sommes heureux de ce mot d’entretien à propos du célèbre « fanfaron de vertu » qui n’a jamais cessé de sévir dans les classes…
Quand on choisit de monter Tartuffe, tant de fois mis en scène et joué, ressent-on d’abord une envie viscérale de relever un défi et ensuite quelques vertiges devant la nécessité d’être singulier sans pour autant dénaturer l’oeuvre?
Vous avez répondu à la question en quelque sorte. Monter Tartuffe, c’était dans la continuité de mon travail: je voulais monter quelque chose de très différent des Estivants et travailler sur une langue que je n’avais jamais abordée, avec des alexandrins, avec des acteurs qui ne l’avaient jamais non plus pratiquée. Je souhaitais des situations très claires, des personnages …