Avec quels outils travaille Eric Scala?
Le peintre ? avec de l’huile en glacis et l’acrylique … l’illustrateur? avec photoshop Painter et sketchbookpro mais aussi un peu de 3 D et le modeleur? avec un vieux canif sur de la glaise…
Vous dessinez des caricatures, mais aussi des nus féminins, optez aussi pour des travaux plus abstraits…dans quel ordre ( de préférence) classeriez-vous ces diverses spécialités?
En fonction de l’humeur et de la demande, je dessine tous les jours sur des petits calepins qui se sont accumulés depuis des années Ad Astra en a fait un recueil qui s’appelle Sketchbook vous y trouverez un peu de tout :croquis de nus avec les tableaux en fond, des dodues, des caricatures, des monstres, des dragons etc …
Quels références picturales vous inspirent?
Vu mon côté peintre et illustrateur, ça va du musée au web et encore une fois ça dépend des jours, mais certains sont immuables tels que Vinci et Rembrandt ( si vous regardez un de ses tableaux de loin et que vous vous rapprochez quel choc! Daumier également ( superbes tableaux au musée des Beaux arts de Montréal )…. bref, si je résume, pour éviter de faire une liste trop grande : d’abord Alma Tadema et les peintres pré-raphaëlites qui vous amènent naturellement vers le peintre illustrateur qu’était Norman Rockwell et la délicatesse d’Arthur Rackham. De manière plus contemporaine? nous avons le génial Beksinski que j’avais rencontré sur Paris et l’immense Jeffrey Catherine Jones avec qui j’ai eu le privilège d’échanger quelques mots et puis tous les autres actuels Mignola , James Gurney, Peter de Sève etc… et dans le monde de la caricature? l’incontournable Sebastian Krüger, Jason Seiler, l’incroyable Dominic Philibert, Paul Moyse, Wouter Tulp, David Duque, Jeff Stahl que vous pouvez retrouver dans mes liens sur mon blog!
Commençons par vos portraits satiriques: quels conseils simples donneriez-vous à un peintre qui souhaiterait s’adonner à ce genre?
D’abord il faut aimer le genre humain, un peu de morphopsychologie, de la sympathie ou de l’antipathie selon et surtout beaucoup d’humilité . Mon Hitch je l’ai mélangé avec les oiseaux de Pixar: je trouvais qu’on y voyait deux façons de traiter les oiseaux au cinema .
Le choix de vos sujets est-il le fruit de coïncidences? Des exemples d’anecdotes de création?
Certains sont souvent le fruit du hasard en peinture! Weekend à Tchernobyl, par exemple, a commencé comme un nu et je me suis dit « encore un nu !» et j’ai tout mélangé avec un couteau de peinture…c’était comme du modelage! Clint a commencé aussi en tâtonnant et un peu au hasard … Mais bien sûr, en ce qui concerne les illustrations, on me demande quelque chose de particulier donc le travail y est plus classique.
Vous dessinez aussi des scènes fantastiques où l’on aperçoit des robots, des drapés qui métamorphosent les corps et les visages….d’où naît cette inspiration?
La plupart du temps, j’aime dessiner quelque chose qu’on ne m’a pas demandé, changer mes habitudes en peinture… il n’est pas rare de voir des gens qui peignent toute leur vie le même thème! ça fait un peu peur, non? …En peinture; au début, je voilais les visages je trouvais simplement que c’était plus facile de s’identifier…
Pour jouer sur les effets de flous, vos personnages semblent se fondre dans le décor qui les happe…votre public y voit-il un côté sombre, angoissant qui le fascine? ou un côté mystérieux qui l’intrigue?
Oui, c’est parce que je privilégie l’attitude. En quelques minutes, dans mes croquis, il faut que l’on puisse identifier ce que je veux dessiner. De ce côté, je suis plus peintre qu’illustrateur: je préfère donner à la personne qui regarde la possibilité d’utiliser son imaginaire… si tout est dit, ça a moins d’impact, il me semble…
Cet été, quels travaux avez-vous exposé au Canada? Dans quel cadre figurait cette « exhibition » de vos oeuvres?
D’un côté, des caricatures, de l’autre, des portraits de Ladies du Burlesque, et là je boucle la boucle car je les travaille comme des caricatures… mais esthétiques !Je retourne à mes amours premiers,les modeles féminins, avec une seule différence, c’est que dans le burlesque, il y a des personnages différents, l’ambiance est forte, je vais d’ailleurs en faire certaines en peinture et imaginer une exposition de peintures de ces filles, mais ça, c’est une autre histoire…
Le Canada est-il un lieu privilégié pour les artistes? Les institutions y sont-elles plus ouvertes, plus dynamiques, plus accueillantes?
Je découvre le Canada. Il y a un gros potentiel et peut être une curiosité qui a disparu sur le vieux continent… l’avenir nous en dira plus . Prochaine étape la fin d’année avec une grosse surprise …
Le site d’Eric Scala: ICI