Abd Al Malik remporte le Prix de la littérature politique Edgar Faure

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Par Arash Derambarsh – BSCNEWS.FR / Abd Al Malik a remporté le Prix de la littérature politique Edgar Faure 2010.

Un auteur partisan du « vivre ensemble »

Abd Al Malik a un message simple : « le vivre ensemble ». Il est toujours plus simple de créer des fossés que de construire des passerelles. L’étymologie de son nom signifie « l’adorateur du Roi ». Malik parle d’Allah comme d’une Divinité universelle et pas uniquement de façon communautaire. Son objectif est simple et humble : créer du lien social de façon positive.
Malik n’est ni un rappeur, ni un slammeur, ni un écrivain ou un chanteur. C’est un artiste complet. Il ira loin, très loin.

Abd al Malik est né à Paris d’un père haut fonctionnaire congolais. Entre 1977 et 1981, il vit avec sa famille à Brazzaville. À son retour en France, il grandit dans une cité HLM du quartier du Neuhof à Strasbourg. Après le divorce de ses parents, c’est sa mère seule qui l’élève avec ses six frères et sœurs. Il est entraîné très jeune dans la délinquance (vol à la tire et vente de drogue). Grâce notamment à une enseignante qui l’oriente vers le collège privé Sainte-Anne à Strasbourg, il poursuit ses études. Il est admis au lycée Notre-Dame des Mineurs, puis intègre l’Université Marc Bloch dans un double cursus philosophie et lettres classiques.

Il fonde à cette époque avec son grand frère Bilal et son cousin Aissa le groupe de rap N.A.P. Abd al Malik choisit son nom de scène en référence à son propre nom de naissance. En effet, son prénom « Régis », qui signifie « roi » en latin, se dit « Malik » en arabe.
Il se marie en 1998 avec la chanteuse Wallen, avec laquelle il a un garçon en 2001. Il devient en 1999 disciple du maître spirituel marocain Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi.

Son œuvre s’inspire de l’islam soufi auquel il s’est converti au cours de son adolescence. Abd al Malik milite depuis pour la paix et pour un «vivre ensemble ».
Son style musical mélange rap, jazz et slam au ton volontiers « sérieux ». Il n’hésite pas à faire référence à d’autres chanteurs de langue française, comme Jacques Brel dont il reprend la chanson « Ces gens-là ». Ses chansons cherchent à mettre en valeur un texte fort de sens et d’émotion, chanté ou récité, accompagné d’une musique qui doit appuyer l’intensité des paroles.
La ligne de conduite esthétique pour la création de son second album « Gibraltar » était « déconstruire dans la forme la notion même de rap tout en restant hip hop ». Il se met à penser que, dans le slam comme dans l’islam, il avait une posture de paraitre et non d’être parce que trop inquiet de la réaction du public, préoccupé par les opinions des gens. « Il m’a fallu déconstruire pour reconstruire. Mais rien de bon ne peut sortir hors de l’amour et hors de l’acceptation de l’autre » résume-t-il en évoquant son cheminement, « même si cela n’est pas toujours facile ».

En novembre 2007, il présente un nouveau projet, le collectif Béni-Snassen composé de New African Poets (NAP), Wallen, Bil’in, Hamcho, Matteo Falkone et lui-même, engagé contre l’illettrisme. En 2008, le collectif sort un album intitulé « Spleen et Idéal ».
Enfin, consécration, le 27 janvier 2008, il est décoré chevalier dans l’ordre des Arts et Lettres par la ministre de la Culture Christine Albanel, lors du Marché international de l’édition musicale (MIDEM).
En 2008, il participe à l’album « Last Night » de Moby sur le titre « La Même Nuit » (version française du titre Alice).
En 2009, suite à sa collaboration musicale avec Gérard Jouannest, compositeur attitré de Jacques Brel et époux de Juliette Gréco, il écrit plusieurs textes pour la chanteuse. Il a remporté trois Victoires de la Musique, le Prix Constantin et le Prix Laurence Trân en Belgique pour le roman Qu’Allah bénisse la France (éditions Albin Michel).

Un hommage à Edgar Faure

Pour la quatrième année, l’association Edgar Faure investit le Palais du Luxembourg, au Sénat, et réunit un jury de choix pour remettre son prix de la littérature politique.
Députés, sénateurs, portes paroles et journalistes ont fait partie du jury qui a décerné le prix à l’écrivain politique de l’année. A l’initiative de Rodolphe Oppenheimer, petits fils d’Edgar Faure, cet événement a pour vocation d’affirmer une volonté de placer au devant de la scène les auteurs et les éditeurs qui investissent le champ de la littérature politique.
Née en 2003, elle se veut d’accompagner l’engouement croissant pour la littérature politique. A partir d’une liste d’ouvrages politiques, les éditeurs et l’association Edgar Faure ont sélectionné un certain nombre de livres qui concourront au prix.
Soucieux de perpétuer la mémoire du Président Edgar Faure, le Prix de Littérature Politique Edgar Faure a été imaginé comme une manière de perpétuer la pensée du Président en formant un jury éclectique au dessus des clivages politiques.
Visionnaire, tant sur le plan politique que sur le plan artistique, Edgar Faure aimait les arts qu’il n’a cessé de caresser de son intelligence tout au long de sa vie : Ecrivain, Auteur de romans policier, Auteur Compositeur- Poète, Académicien Avocat, Ministre, Président du Conseil, Député, Sénateur, Maire… Edgar Faure fut tout au long de sa vie un serviteur de l’Etat.

Un jury prestigieux
Pour décerner le prix politique de l’année 2010, l’association a réunit un florilège d’hommes et de femmes du paysage politique et littéraire :
Roland Dumas – François Sauvadet – Pierre Moscovici- Jean-Claude Gaudin – Isabelle Debré – Gilles Catoire – Olivier Dassault- Pascal Buchet – Viviane Neiter – Gérard Miller – Mathieu Laine -Elisabeth Guigou – Marie-Christine Tarby-Maire – Claude Ribbe – Philippe Chaix – Rodolphe Oppenheimer

Ce prix 2010 a prouvé que la diversité mêlée à la passion du livre politique peut permettre à une édition de qualité de prendre toute son importance.
Crédit photo D.R

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