Crime d’amour : un thriller psychologique d’Alain Corneau

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Par Julie Cadilhac Bscnews.fr / Crime d’amour au sein d’une puissante firme multinationale : voilà le sujet du thriller psychologique réalisé par Alain Corneau et interprété par un trio d’acteurs de talent. On applaudira immédiatement la charismatique Kristin Scott Thomas qui incarne avec une séduction effrayante, Christine, une femme de pouvoir carriériste et exigeante : le charme de son accent anglais, sa présence froide et stoïque méduse le spectateur qui assiste au jeu trouble et pervers dans lequel elle emporte Isabelle, une cadre dont elle se sert comme d’un jouet. Ludivine Sagnier en Isabelle convainc moins vite; le début du film est un rien inquiétant, mettant en scène deux stéréotypes faciles: une patronne sûre d’elle qui sirote un verre avec légereté et congédie sa subalterne dès que son amant débarque à grands rires étouffés tandis que l’Isabelle arbore un tailleur chic et des manières coincées -bouche pincée, sourire enfantin et maniaquerie étriquée – qui force l’agacement.

Pourtant la suite rassure : Ludivine Sagnier excelle dans ses métamorphoses de soumise à dominante, de dépressive à séduisante, de timorée à sexuellement libérée. De surcroît, le scénario est bien ficelé et dans ce milieu des sociétés de finance, le polar ravit par ses rebondissements et sa fin inattendue. On regrettera peut-être une lenteur -qui semble ne pas pouvoir échapper aux films français ! – qui, par moments, distend les minutes en se complaisant, par exemple, à montrer une scène de tendresse inutile entre Isabelle et sa nièce; bref, 1h30 aurait bien suffi.

Patrick Mille ( dont chaque sourire ravageur rappelle aux cinéphiles qui ont gardé leur âme de midinette Benjamin, le garçon sûr de lui qui séduisait Véro ( Marie Gillain) dans Mon père ce héros) interprête l’amant avec justesse : un mélange de veulerie et de malhonnêteté , un soupçon de tendresse qui terminent de donner tout son charme à cette trangulaire dont personne ne sortira indemne…personne?

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