Have a nice life : Deathconsciousness

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Par Eddie Williamson PUTSCH.MEDIA / “Mais d’où viennent ces types ?”, me suis-je d’abord demandée. Ce double-album sorti de nulle part va me permettre de digresser quelques instants. Il y a sûrement parmi vous des personnes qui portent une attention particulière à la production, aux notes, aux accords, à tous ses détails techniques qui me passent parfaitement au-dessus des oreilles puisque je n’ai strictement aucune éducation musicale. Tout ce que je sais de la musique, c’est qu’elle est constituée de sons, de vibrations qui traversent l’air à un instant T pour aboutir à mes oreilles l’instant suivant et résonner en moi comme nulle autre chose au monde. Peu importe que le mixage soit mauvais, que certains passages ont l’air bâclés, quand on a entre les mains un album aussi grand que Deathconsciousness, essayer de pointer ses défauts n’est que pure perte de temps.
En me renseignant sur cet album j’ai découvert qu’il est considéré par bon nombre de gens comme l’album de 2009. Pour ma part, je m’en suis aperçue à la fin de la 4ème piste du premier CD quand je me suis rendue compte que j’étais allongée, la gorge nouée, complètement captivée par le son produit par ces deux types, deux étudiants américains en histoire qui ont trouvé leur inspiration dans l’étude d’une secte médiévale. Son histoire est narrée dans le booklet de 70 pages qui accompagne le double-disque dans sa version physique, auto-produit avec 1000$, pochettes quasiment peintes à la main en 700 exemplaires puis vendu en version digitale pour 5$. 5$, 4.19€, strictement rien. Et pourtant cet album est bien la meilleure que j’ai entendue depuis des années.
Plus sombre que Joy Division, plus violent parfois que A Place To Bury Strangers, plus calme et apaisant que le meilleur de Mogwai sur “Who Would Leave Their Son Out In The Sun” ou “There Is No Food”. Deathconsciousness est la bande-son de toutes les morts, qu’elles soient calmes, violentes, déchirantes, douces, sales, de tout ce qu’il y a de noir dans ce monde. Ce double-album est accessible à tous ceux qui veulent se laisser emporter par le son post-rock, shoegaze, new-wave, industriel, synthétisant The Cure, My Bloody Valentine et Joy Division, de Have A Nice Life. Aucune piste ne pourrait constituer un single, à part peut-être “Waiting For Black Metal Records To Come In The Mail”, qui ouvre le second disque, la chanson la moins sombre de l’album.
Distorsions incroyables, frappes de batterie gigantesques, voix habilement placée en retrait…
Deathconsciousness est admirablement construit, vous happe et vous entraîne avec lui là où il veut. Il s’écoute d’une traite, impossible de l’interrompre avant l’épique, le démentiel “Earthmover”, et vous laisse abasourdie. Les carences de la production rajoutent au côté intriguant, expérimental, conceptuel des débuts de Have A Nice Life, un duo sorti de nulle part qui a su saisir le meilleur du rock indé des années 90 pour venir avec ce double-album éclater les barrières du post-rock et de la new-wave.
Vous n’avez jamais rien entendu de tel, et si vous acceptez de vous laisser embarquer dans Deathconsciousness, vous ne pourrez pas vous en lasser.
Sorti en 2008 chez Enemies List, le label du groupe, où vous pouvez le télécharger : http://lechoix.tk/d
Extraits disponibles sur Last.fm : http://lechoix.tk/f

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