Entre ombre et lumière, un conte sauvage
Par bscnews.fr / Voilà un conte tout en contraste. Son titre mystérieux » Les Bêtes d’ombre, conte sauvage » s’unit à une première couverture peuplée de créatures fantomatiques inquiétantes. Pourtant, et c’est ce qui fait la beauté de ce récit, la part de sombre y est aussi importante que celle de la lumière. Bien sûr, les illustrations de noir cernées de blanc provoquent le trouble et écartent d’instinct un public trop enfantin…mais en osant approcher votre pensée de plus près, vous découvrirez un conte plein d’amour, de tendresse et de surpassement de soi devant l’urgence de protéger les siens.
Et puis n’y voir qu’un univers monochromé et macabre serait une hérésie: il y a une autre couleur qui détone dans les paysages de cavernes sombres de Stéphane Blanquet, c’est le jaune, le jaune éblouissant, le jaune or qui ennivre les pages d’un espoir fou.
Les bêtes d’ombre est une histoire de la fin des temps -ou du début ?-, allez savoir…c’est une histoire qui parle d’enfants aimants et de parents en déroute, de la vie, de la mort , d’une grand-mère « ayant autant de bras que d’enfants à serrer » et du Grand Clameur hurlant.
Juste une phrase pour que vous compreniez que ce conte sauvage n’existe nulle part ailleurs et qu’il sera prétexte à des discussions passionnantes pour tous les enfants effrayés que nous pouvons être…
» Au coucher du soleil, il y a ce court moment entre le jour et la nuit. Quand l’ombre et la lumière se mélangent, sans que l’on puisse trancher. Avant le fil était blanc, bientôt le fil sera noir. A cet instant, le fil est gris. L’instant où les oiseaux se taisent. Quand les yeux des bêtes s’allument à l’entrée des terriers. Rien de plus bref que cet instant. On l’appelle aussi la brunante. »( Anne Sibran)
Titre: Les Bêtes d’Ombre
Auteur: Anne Sibran
Dessins: Stéphane Blanquet
Editions: Gallimard Jeunesse / Giboulées
Prix: 17,50 euros.
Par Julie Cadilhac