Polar : Michaël Morley joue avec vos nerfs

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Par Méilna Hoffmann – BSCNEWS.FR
« Enfin, l’homme aperçoit la pierre tombale. Simple, en marbre noir. Elle a été payée à l’aide de subventions municipales destinées aux plus démunis. Un nom est gravé en lettres d’or : Sarah Elizabeth Kearney. Mais ce n’est pas ainsi qu’il l’appelait. Pour lui, elle avait toujours été « Chérie » et, pour elle, il avait toujours été « Spider ». Elle avait vingt-deux ans à peine. […]
Chérie était si différente des autres.
Elle a été la première.
La première qu’il ait enlevée.
La première qu’il ait tuée. »

Jack King vit en Italie avec sa femme Nancy, et leur petit garçon de trois ans, Zack. C’est dans un décor idyllique et serein qu’ils proposent les services de leur hôtel-restaurant et mènent une vie paisible depuis qu’une attaque cardiaque avait contraint Jack à mettre un terme à sa brillante carrière de profiler au FBI trois ans plus tôt. La petite famille s’était alors réfugiée en Toscane pour permettre à Jack de se reconstruire, loin des démons du passé et d’un échec qui le hantait…

Car si Jack est parvenu à élucider vingt-neuf affaires de meurtres en série sur les trente qui lui ont été confiées, il en reste une non résolue malgré vingt années de traque acharnée. Celle du « Black River Killer » (BRK), auteur d’une quinzaine de crimes atroces. Ses victimes ? Exclusivement des jeunes femmes. Son mode opératoire ? Garder les corps jusqu’à ce qu’ils commencent à se décomposer, avant de les découper, de répartir les membres dans plusieurs sacs plastiques, et de les jeter dans la Black River. Son rituel ? Conserver une partie du corps de chacune de ses victimes comme trophée.

Spider, ainsi qu’il se surnomme lui-même, se souvient tout particulièrement de son premier crime, celui de Sarah. Il n’a jamais rien laissé au hasard et c’est toujours avec autant de délectation et de jouissance qu’il se remémore la scène de son meurtre… Vingt ans après, la même ivresse s’empare de lui lorsqu’il se revoyait aspirer le dernier souffle de ses victimes afin qu’elles lui appartiennent à jamais…
« Les souvenirs sont exquis. Spider savoure chaque bouchée de son festin psychique. Le souvenir des filles précédentes, surtout la première, lui donne presque autant de plaisir que de penser aux prochaines, à la prochaine ! »

Quatre années avaient passé depuis le dernier meurtre de BRK, et pourtant les crimes de ce serial killer au sadisme sans limite poursuivent toujours Jack dans son sommeil.
Alors même qu’il se décide à entamer une psychothérapie, un nouveau meurtre est commis. En Italie cette fois. Jack aurait pu croire à une coïncidence… si la tête de Sarah, toute première victime de BRK, n’avait été envoyée au FBI à son attention…
Son passé serait-il en train de le rattraper ? Acceptera-t-il de reprendre du service pour venir à bout de cette enquête à laquelle il semble à jamais lié ? Parviendra-t-il à sauver la prochaine victime dont les heures sont déjà comptées ?

Michael Morley, journaliste d’investigation et réalisateur de documentaires multi-récompensé, signe là son tout premier roman, et on ne peut qu’espérer qu’il se jette à corps perdu dans cette nouvelle vocation !
Tous les ingrédients sont réunis pour nous maintenir en haleine tout au long des 428 pages et nous donner la chair de poule ! Certaines scènes de torture sont d’ailleurs décrites d’une telle façon que l’on ressent la douleur parcourir nos membres et que l’on se surprend parfois à détourner le regard comme on le ferait devant une scène insoutenable d’un film.

S’il fallait vraiment trouver un bémol à ce livre, on pourrait lui reprocher une fin peu réaliste et trop prévisible. Pour ma part j’ai choisi de n’émettre aucune critique négative et de vous en conseiller vivement la lecture si vous aimez les polars rythmés et angoissants qui jouent avec vos nerfs.
Un auteur à suivre de très près !

Mélina Hoffmann

«Spider, la partie continue»
Michael Morley
Editions First
21,9 €

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