Philippe Shangti :  «Quand on a des capacités artistiques pour s’exprimer, on a l’interdiction de ne pas les utiliser»

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Philippe Shangti est de ces artistes qui marquent leur époque. Pluridisciplinaire et en constante réinvention, il s’exerce avec passion tant dans la photographie que la sculpture ou la vidéo en passant par la peinture et le spectacle vivant.

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Vous usez à la fois de la photographie, la vidéo, la sculpture, la peinture ou le spectacle vivant, pourquoi ce choix de supports multiples pour exercer votre art  ?

Je me suis intéressé très jeune à toutes les techniques possibles d’expression artistique  : d’abord la photo, ensuite je me suis penché sur la peinture, la sculpture, et aussi sur la nouvelle technologie avec l’imprimante 3D, en fait sur tout ce qui me permettait de passer des messages et de transmettre mes émotions. J’essaie de me mettre en action avec toutes ces nouvelles techniques et tous ces procédés possibles, comme depuis quelques années avec le spectacle vivant. Le message et l’émotion sont ce qu’il y a de plus important pour moi, c’est à partir de ce que je ressens que je me mets à créer. Quand on est artiste, que ce soit durant le temps de la création, de la pensée de l’œuvre ou de l’exécution, on est dans l’émotion jusqu’au bout de la réalisation de l’œuvre. Et ce qu’il y a de génial avec le live c’est qu’on le ressent encore plus fort.

« Don’t Touch My Ocean » ©Philippe Shangti

 

« Le message et l’émotion sont ce qu’il y a de plus important pour moi, c’est à partir de ce que je ressens que je me mets à créer »

 

On vous présente comme étant un artiste «  engagé  », mais n’est-ce pas le propre d’un artiste  ? Quel est, selon vous, son rôle dans la société  ?

A mes débuts, quand je commençais à exposer en galerie, un vieux monsieur qui était un designer italien est venu à ma rencontre et m’a dit cette phrase intéressante  : «  Aujourd’hui si c’est vraiment toi qui fais ça, tu as l’interdiction d’arrêter parce qu’aujourd’hui quand on a ce talent-là on est artiste, on est là pour échanger et transmettre des émotions, passer des messages et ouvrir les esprits  ». Cette phrase «  Tu as l’interdiction d’arrêter  » m’est restée. Concernant les artistes aujourd’hui, je pense que quand on a le temps, les capacités et l’énergie, on a effectivement l’interdiction de ne pas s’exprimer parce que ça peut apporter un soutien à des messages ou à l’évolution de certaines choses. Parfois on crée sans vraiment savoir où on va, et parfois on crée avec un but bien précis et des messages bien définis comme les collections que je réalise pour la défense des animaux, l’écologie etc… C’est en tout cas ce que je ressens.

Vous révélez chaque année une nouvelle collection de vos œuvres s’articulant autour d’une  thématique choisie et toujours en lien avec un combat à mener  : «  No Topless Here  », «  No Pollution Here  », «  Art Vs Drugs  », «  No Prostitution Here  », «  Luxury Overdose  »… Comment est née cette idée et de quelle manière l’avez-vous développée  ?

A mes tous débuts je m’exprimais sans vraiment passer de message défini et lorsque je suis arrivé à Saint-Tropez, où je suis resté une dizaine d’années, j’ai été un observateur de beaucoup de choses parce que ce n’était pas mon monde. A Saint-Tropez, c’était « sexe, drogue et rock’n’roll » et je me demandais quel était ce délire  ! J’ai donc voulu utiliser mon appareil photo et mon moyen d’expression pour dénoncer le déni au départ, c’est à dire les choses que les gens cachent. Une fois que j’ai réalisé ces œuvres-là avec ce premier message, les galeries s’y sont intéressées et ça a été la rencontre avec le monde de l’art, c’est là que ça a démarré pour moi et pour ma carrière. Je me suis demandé ensuite quelle était la suite à donner à cela et comment j’avais pensé à réaliser ces œuvres-là  : c’était en fait en observant et en dénonçant les choses qui me révoltaient. Et puis dans la continuité de l’observation de ce monde tropézien, je me suis ouvert beaucoup plus au monde général et là j’ai abordé des messages comme la pollution, la liberté d’expression etc… C’est comme ça que ça s’est passé.

Cette année avec votre collection «  No Animal Killer Here  », vous dénoncez la maltraitance animale sous toutes ses formes  : braconnage, élevage intensif, pollution des océans, corrida, espèces en voie de disparition… Pouvez-vous nous présenter cette collection  ?

Cette collection reflète différents aspects de maltraitance, on a le braconnage avec « Luxury Poacher » et une scène très intéressante d’un salon reproduit dans lequel on inverse les rôles  : les animaux deviennent les braconniers et les braconniers deviennent les prisonniers de ces animaux qui les chassent, et ça c’est vraiment pour dénoncer le braconnage qui aujourd’hui rend toutes ces espèces en voie de disparition.

« Luxury Poacher » ©Philippe Shangti

 

Ensuite on a aussi une œuvre sur la corrida où j’imagine que dans un futur on va aller bien plus loin, parce que je pense que l’être humain reste cruel pour être capable de faire des choses pareilles et en faire un spectacle. Mais je pense qu’un jour on sera même prêt à le faire avec des humains. Dans «  Luxury Corrida  », à la place des taureaux je mets donc des humains dans l’arène et je mets des taureaux hybrides qui font le spectacle avec des humains dans l’arène.

« Luxury Corrida » ©Philippe Shangti

 

Il y a une œuvre assez intéressante dans laquelle je ne dénonce pas forcément quelque chose de fort mais qui est très puissante puisque je me connecte à l’histoire de l’art et que je rends hommage à l’œuvre de Jérôme Bosch, datant du XVIème siècle, « Le Jardin des délices ». Il s’agit de « The Guardians of the Garden » dans laquelle on peut retrouver une sorte d’Arche de Noé, un genre de Paradis sur Terre avec les humains et les animaux. On y retrouve des animaux hybrides ainsi que plein de symboles hyper intéressants qui se connectent avec mon message de cette année.

 

« The Guardians Of The Garden » ©Philippe Shangti

 

Vous parlez «  d’animaux hybrides  » semi-humains et semi-animaux… En fait, pour vous, un animal doit avoir une part d’humanité pour être capable de faire du mal à l’homme  ?

L’idée des animaux hybrides est simplement que je pense qu’à un moment donné, dans le futur, les animaux n’existeront plus, on ne parlera plus de « voie de disparition » et on n’en verra pratiquement plus. Donc je me dis qu’on va être amené à reproduire certains animaux et qu’on aura même des humains hybrides. Cette vision va très loin, on est presque dans le fantastique, mais c’est pour faire prendre conscience qu’aujourd’hui on va vraiment vers la disparition totale de toutes ces belles espèces, et qu’on mettra en scène des humains hybrides pour apprécier et imaginer ce que pouvaient être les animaux. C’est vrai qu’aujourd’hui un animal est incapable de faire du mal comme les humains peuvent le faire, on a à mon avis un gros problème qui va mettre du temps à être résolu.

« Luxury Dressing » ©Philippe Shangti

 

Vous êtes en fait dans une vision d’anticipation  ?

Exactement, dans mes réalisations j’essaie toujours de mettre de la fiction, de la couleur et de rendre le message agréable tout en ayant ce côté trash, mais c’est justement pour essayer de faire réagir et de perturber les esprits. C’est à dire que si je prenais en photo et que j’exposais des œuvres d’animaux maltraités réellement, je pense qu’on est tous fait pareil et que notre esprit ne retiendrait pas forcément ces mauvaises images car notre cerveau voudrait les oublier le plus vite possible. Mais si on observe une image qui dénonce la même chose et qui est agréable à l’œil, qui est colorée et jolie, alors cette image va rester, on va même peut-être vouloir la revoir et la partager à d’autres. C’est le rôle que je me donne aujourd’hui, de transformer ces messages pour que l’esprit les accepte mieux, les partage et les ancre dans notre tête afin qu’ils ne disparaissent pas. Je pense que ça peut aussi perturber pas mal d’esprits.

 

« Dans le futur, je pense que le luxe ce sera tout ce qui naît de la terre et nous fait vivre, donc la simplicité »

 

Vous avez été sélectionné cette année pour représenter l’Andorre, où vous résidez, à la 58ème  Biennale de Venise (11 mai – 24 novembre 2019). Vous y présentez «The Future is Now». Parlez-nous de ce projet et racontez-nous ce que les œuvres exposées évoquent  ?

Cela a un peu démarré comme je l’expliquais avec cette projection dans le futur pour faire prendre conscience, et là je me suis plus attaché au message de l’écologie et des valeurs pures que la planète nous donne aujourd’hui pour survivre. Si l’on n’a pas d’oxygène, d’eau potable ou toutes ces bases on n’est plus rien et on a tendance à l’oublier, parce que certains se focalisent sur des choses accessoires. Mais dans le futur, je pense que le luxe ce sera tout ce qui naît de la terre et nous fait vivre, donc la simplicité. Dans « The Future is Now » il y a des œuvres monumentales, ce sont vraiment de gros projets, et encore une fois j’ai voulu utiliser toutes les techniques.
On peut retrouver en entrant dans le pavillon un tableau géant, qui est constitué principalement de métal et d’impressions photographiques, et sur lequel on peut voir un bébé qui tient un livre dans ses mains sur lequel sont inscrits les « instructions pour sauver le monde  ». Je pense que dans le futur quand les enfants iront à l’école, la préoccupation principale, avant d’apprendre un métier, sera d’avoir les bonnes manières pour pouvoir préserver la planète et la sauver des erreurs qu’on est en train de faire. Aujourd’hui ce qui est terrible c’est qu’on réalise qu’on a fait des erreurs, pourtant on met tellement de temps à en prendre conscience et à mettre en place le système pour les réparer  ! On a tout un système économique qui fait qu’on ne peut pas les stopper en claquant des doigts même si on s’en est aperçu. On va laisser tout cela en héritage aux enfants et ce sera à eux de régler les problèmes… Cette œuvre je l’ai imaginée en arrivant à la Biennale de Venise parce que mon projet est exposé dans un ancien orphelinat à la Santa della Pietà, c’est un endroit sublime et il y a une émotion très forte sur place.

 

« Babies are Hope » de Philippe Shangti

 

Ensuite, à l’intérieur, on peut voir « Prison of the Spender Addict », un projet vidéo concernant les gens qui dans le futur seront trop dépensiers, c’est à dire que quand on sera un dépensier addict et qu’on ne pourra pas s’empêcher d’acheter plein de choses qui pollueront inutilement, on ira en prison. Il y a donc une vidéo avec des gens emprisonnés parce qu’ils n’ont pas été sages.
Il y a aussi la reproduction d’une forêt avec des bonsaïs véritables qu’on a ressuscités. Il faut savoir que les bonsaïs sont très durs à conserver et à maintenir en vie, du coup j’en ai récupéré pas mal qui étaient séchés et morts. On les a ressuscités et on les a mis en lévitation tout comme un esprit qui part au ciel. Cela sert à faire prendre conscience qu’avant d’être ce qu’on voit là, ça aurait pu être une forêt, c’est un message sur la déforestation et la disparition de toutes ces forêts. On a aussi la reproduction d’un bonsaï géant en suspension à 4 mètres de haut et qui fait plus de 200 kg, c’est assez impressionnant car on voit l’arbre flotter.

 

« Soul Tree Museum » de Philippe Shangti

 

On a aussi dans le pavillon une colonne centrale qui est vandalisée, car dans le futur on imagine qu’il y aura de plus en plus de vandalisme, de révoltes artistiques en extérieur, sur les murs ou sur les monuments historiques. Il y aura cette dénonciation provocatrice qui surgira et qu’on connaît déjà au travers des graffitis, je pense que ça va prendre le dessus à un moment donné. J’avais une vision de Las Vegas, ou de toutes ces grandes villes comme Paris qui seront tellement vandalisées qu’elles en seront toutes colorées.
Il y a ensuite un tableau photographique d’une déesse qu’on vénérera plus tard et qui est la Déesse de l’Oxygène. Il faut savoir qu’aujourd’hui dans certains pays en Asie, ou dans certaines villes, si l’on n’a pas de bonbonne à oxygène, on n’arrive pas à survivre jusqu’à 30 ans. C’est tellement pollué qu’on vit avec des masques à gaz. Il y a même des marques connues de luxe qui aujourd’hui sont en train de développer des petites bonbonnes d’air pur qu’on aura dans les sacs, et il y a des bars à oxygène qui existent déjà. Je me dis qu’aujourd’hui ça nous paraît peut-être bizarre en France et en Europe mais que ça va arriver. Si on continue à ce rythme-là, dans 10 ans on sera aussi amené à avoir ces besoins-là. Cette œuvre est une photo de 3m x 3m qui est posée sur un sol fait tout en terre, on y voit une déesse qui tient entre ses mains une capsule ronde fermée avec dedans le dernier arbre sur Terre qu’elle maintient et qu’elle préserve, grâce à cela elle s’oxygène et elle nous permet de nous nourrir. C’est très fictionnel, mais la fiction nous fait prendre conscience depuis toujours, donc le message est plus fort. Je pense que la réalité finit par rattraper la fiction.

 

« Godness Of Oxygen » ©Philippe Shangti

 

« Je me suis rendu compte que ce que je voulais, c’était être dans ma bulle de créativité »

 

Français d’origine, vous avez choisi de vivre en Andorre où vous avez installé votre «Shangti Studio», pourquoi ce choix et qu’apporte-t-il à votre processus créatif  ?

J’ai une grosse équipe aujourd’hui, j’ai plus de quinze assistants qui sont polyvalents parce qu’il faut savoir un peu tout faire quand on est avec moi. Je réalise les shootings photo sur place, j’y ai aussi mes imprimeries, on y fabrique les tableaux et les sculptures avec des machines 3D, ainsi que tout ce qui est design et développement marketing, car j’ai aussi toute une équipe derrière qui suit mon image. Il y a 1000 m2 sur lesquels on est sans cesse en développement et en productivité. J’ai choisi l’Andorre parce qu’après avoir vécu plus de 10 ans à Saint-Tropez j’avais besoin de me retrouver avec la simplicité, et l’Andorre est sublime pour ça  ! Les studios sont en plein milieu des forêts, on est en plein dans la nature, la montagne est vraiment incroyable, on sera d’ailleurs sûrement les derniers à avoir besoin d’oxygène en bonbonne  ! J’ai découvert l’Andorre par le biais de collectionneurs. Aujourd’hui, après trois années c’est pour moi une consécration d’avoir été sélectionné par la Principauté pour la Biennale de Venise. C’est un vrai plaisir  !
Même si j’adore communiquer et rencontrer du monde, quand on est facile d’accès il y a beaucoup de monde qui vient à notre rencontre, et à un moment donné quand on est artiste on peut être perturbé par ça. En fait je me suis rendu compte que ce que je voulais c’était être dans ma bulle de créativité, mais ceux qui le souhaitent viennent à ma rencontre. Du coup j’ai l’esprit beaucoup plus libre, beaucoup plus concentré en créativité parce que j’ai moins cette pression humaine autour de moi. Au niveau créativité mon esprit va encore plus loin parce qu’il n’est pas pollué par tout ce qu’il peut y avoir autour. Je conseille d’ailleurs aux artistes de développer leurs ateliers en montagne.

 

Sur quoi travaillez-vous en ce moment, quels sont vos projets à venir  ?

On prépare le « Philippe Shangti World Tour » qui demande énormément de préparation. En dehors des galeries qui  m’exposent et de tout ce que je prépare, ce qui me plaît c’est d’aller à la rencontre lors de l’exposition, de me mettre à disposition et d’aller dans l’univers entier. Il y aurait du live, toutes les œuvres de la collection de l’année en cours, des sculptures, des vidéos artistiques, donc la totale  ! Et ça se déroulerait quelques jours sur un endroit précis avec une inauguration puis des journées portes ouvertes pour le grand public. C’est un projet en prévision  : pour ceux qui ne peuvent pas venir jusqu’à nous, c’est nous qui irons jusqu’à eux.
Pour vous donner mon processus artistique, en ce moment je suis à fond dans la sculpture, je travaille au développement de toutes les sculptures qui concernent ma nouvelle série « No Animal Killer Here », on prépare notamment une magnifique panthère hybride.

« Jungly » – Panthère hybride – Sculpture de Philippe Shangti

 

En parallèle je suis en train de confirmer toutes mes idées, mes messages et mes visions avec des sketchs et des dessins pour la série de l’année prochaine. Le plus long à développer, c’est ce qui se passe dans la tête, c’est à dire mûrir l’idée. Une fois que je suis sûr, je commence à poser tout doucement l’idée sur le papier. La prochaine collection photographique devra être réalisée cet hiver pour qu’on ait le temps ensuite de la mettre en place et de l’exposer. Il y a des vagues de différentes phases de créativité. Il y a par exemple une vague très importante qui est celle du shooting photo, c’est le moment où je suis en réalisation, on monopolise beaucoup de modèles et d’accessoires avec l’équipe qui m’assiste, et là je ne dois pas rater ma photo sur l’instant précis, je dois faire sortir toute l’émotion et tous les messages en un seul clic, et tout cela doit se faire en une journée. Le plus dur c’est tout le travail qui est fait avant, toute la préparation qui est faite en termes d’accessoires, de storyboard, de casting, de mise en place… Il m’est parfois arrivé de ne pas sortir certaines œuvres parce qu’il y manquait l’énergie que j’attendais.

 

 

« Mon souhait est qu’à un moment donné il y ait un déclic général et que nous les humains changions les choses de manière radicale »

 

 

Qu’aimeriez-vous transmettre aujourd’hui en particulier comme message  ?

J’aimerais que tous les artistes croient en leur talent, ça me paraît important qu’ils comprennent, comme moi je l’ai compris, qu’ils n’ont pas le droit de laisser tomber, de baisser les bras ou d’arrêter.
Je pense que l’art c’est l’espoir de transmettre des messages. Quand on a des capacités artistiques pour s’exprimer, on a l’interdiction de ne pas les utiliser, sinon ce serait une grosse frustration à la fois pour ces personnes mais aussi pour celles qui n’ont pas ces capacités et qui attendent de se nourrir de tout ça. Ce qui est intéressant aussi c’est de voir un artiste créer jusqu’au bout de sa vie. La création artistique fait partie de mes règles vitales, si je ne crée pas je ne me sens pas bien.
Je pense aussi qu’il faut qu’on arrête d’être dans le déni au quotidien, parce qu’au final on a les solutions mais on ne change rien, c’est donc qu’on est dans le déni. Mon souhait est qu’à un moment donné il y ait un déclic général et que nous les humains changions les choses de manière radicale. J’ai tous les jours cette espérance, quoi qu’il arrive, que les choses peuvent changer.

 

Philippe Shangti dans son atelier ©Philippe Shangti

 

 


Site internet : https://www.philippeshangtistudio.com/
Facebook  : @PhilippeShangtiOfficielFan
Instagram  : @philippeshangti 

 

Voir les œuvres de Philippe Shangti  :

Biennale Arte 2019 – 58ème exposition internationale d’art – Venise – Du 11 mai au 24 novembre – Exposition «  The Future is Now  »
L’Opéra Saint-Tropez – Résidence du Port – 83990 Saint-Tropez – Collection 2019 « No Animal Killer Here
»
« Philippe Shangti Museum » in Andorra, sur rendez-vous.
Shangtasia Luxury Art Room 

Prochainement : « Philippe Shangti World Tour »

 

Ses autres collections photographiques  :

No Topless Here  – No Pollution Here – Art Vs Drugs – No Prostitution Here – Luxury Overdose – Deluxe Serie – Delirious Serie – Saint Tropez Serie – Tag’s Serie – Spectacular – Poetical Serie – Destructive Surgery 

 


(Photos ©Philippe Shangti)

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