Frédéric Farah
 : « Le projet européen n’a jamais été démocratique. Il est fondé sur l’idée étrange d’une Europe pour les peuples sans les peuples »

Partagez l'article !

Frédéric Farah, professeur de sciences économiques et sociales et chercheur affilié au Laboratoire Phare n’a pas toujours la faveur des grands médias au vu de ses prises de position sur l’Union européenne. Il a écrit plusieurs livres sur le sujet et collabore également avec l’économiste Thomas Porcher.
Suite à la parution (confidentielle) de son ouvrage «  l’Europe, la grande liquidation démocratique », Putsch a réalisé un très grand entretien (en deux parties) de Frédéric Farah sur la construction du projet européen, sur son avenir ainsi que son ADN anti-démocratique, selon lui.

Partagez l'article !

Un titre sans concession pour cet ouvrage publié en 2017 qui ne laisse présager aucune mansuétude pour l’Union européenne. N’était ce pas risqué de vous couper d’une partie de lectorat plutôt favorable à l’Union européenne ?
Camus assignait à l’écrivain deux missions: le refus de mentir sur ce que l’on sait et résister à l’oppression. Je ne suis pas un écrivain mais le propos camusien peut s’étendre au-delà de la vocation d’écrivain.
Je n’ai pas aussi la prétention d’être à la hauteur de celui qui demeure pour moi ma référence fondamentale : Camus. Mais il m’a semblé non mensonger de voir dans l’actualité de l’Union européenne des développements très préoccupants, pour l’avenir de la démocratie. Il me fallait le dire depuis la modeste place que j’occupe à l’occasion dans le débat public. La réalité de la crise dite des dettes souveraines est en réalité une crise de la démocratie du moins son approfondissement, l’économie masque mal la profondeur du malaise démocratique ou à tout le moins en est l ‘inquiétant véhicule.
Se couper d’un lectorat, je ne sais mais parler de l’Europe ne vous aide pas à bâtir je ne sais quelle visibilité . Mais, je crois que le lectorat se lasse des célébrations hâtives et convenues d’une Union Européenne à bout de souffle.

 

« Il m’a semblé non mensonger de voir dans l’actualité de l’Union européenne des développements très préoccupants, pour l’avenir de la démocratie »

 

Il est temps de revoir le récit hagiographique dans lequel nous baignons. De manière générale par delà mon propos, nous sommes au cœur d’un paradoxe : l’Union européenne est désormais décisive dans nos orientations politiques et économiques depuis notre adhésion à Maastricht mais pour autant, elle intéresse peu dans le fond tant elle apparaît lointaine, et difficilement lisible. Dit plus simplement, l’Union européenne ne …

Pour lire la suite et accéder en illimité aux articles de , profitez de notre offre de lancement

[Offre d'abonnement]

4,99€*

* Accès à tous les articles de par renouvellement mensuel
Abonnez-vous

Vous devez vous abonner pour lire cet article.

M'abonner à