Olivier Delorme : « L’euro est une arme de destruction massive pour la démocratie »

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Olivier Delorme, écrivain et historien spécialiste de la Grèce et des Balkans a déjà une bibliographie très fournie en la matière. Il a publié notamment chez Gallimard en 2013 « La Grèce et les Balkans, du Ve siècle à nos jours » considéré comme un ouvrage de référence. Aujourd’hui, il revient notamment avec ce pamphlet contre l’Union Européenne où il s’attaque avec force détails et arguments aux discours prônés par les pro-européens. Olivier Delorme défend la thèse que l’Europe est une entité politique profondément anti-démocratique. Entretien avec un spécialiste franc-tireur convaincu.

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Tout d’abord, vous êtes un spécialiste de la Grèce et des Balkans. Quelle est la genèse de ce livre sur l’Union européenne  ?
Venant de ce qu’on appelait autrefois le gaullisme de gauche, j’ai toujours été très sensible à la question de la souveraineté et très critique par rapport à ce qu’il est convenu d’appeler la « construction européenne », dont la principale conséquence est de priver les peuples du droit d’exercer concrètement cette souveraineté en transférant tous les leviers de commande déterminants à des organes non élus, en dehors de tout contrôle démocratique réel.
De sorte que les pouvoirs politiques nationaux sont réduits aux fonctions d’enregistrement et d’application de politiques – néolibérales – déterminées ailleurs, par des organes essentiellement technocratiques, et ne disposent plus que de marges réduites d’aménagement ou d’accompagnement. Quand ces pouvoirs ne se servent pas de l’Europe pour présenter comme inéluctables, parce qu’européennes, des politiques dont ils savent qu’elles seraient rejetées par leur peuple si elles étaient restées dans le cadre de la délibération démocratique nationale.

 

« Mon travail d’historien sur cette région m’a donc conduit à « radicaliser » ma critique de la prétendue construction européenne. Il m’a notamment convaincu que cet édifice n’est ni amendable ni réformable »

 

Et c’est bien le nœud de la crise démocratique que vivent tous les pays de l’UE aujourd’hui. Les gouvernements issus du suffrage n’ayant plus de prise sur les réalités sont discrédités, puisque les traités prédéterminent les politiques que, quel que soit leur discours avant l’élection, ils doivent appliquer après. Les partis qui se sont succédé au gouvernement ont perdu toute crédibilité, et les peuples tentent de renverser la table en se tournant vers des formations qui promettent de le faire.
Or, dans ce cadre …

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