Clarisse Gorokhoff : « Casse-Gueule » un second roman qui interroge sur les apparences

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Clarisse Gorokhoff a vécu cinq ans à Istanbul où elle a achevé son master de philosophie. Elle s’intéresse aux paradoxes qui façonnent nos manières d’être, à la fois triviales et bouleversantes, qui forgent la société de nos jours.

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Clarisse Gorokhoff a vécu cinq ans à Istanbul où elle a achevé son master de philosophie. Elle s’intéresse aux paradoxes qui façonnent nos manières d’être, à la fois triviales et bouleversantes, qui forgent la société de nos jours.

Après « De la bombe », « Casse-gueule » est son second roman. Ava, une jolie jeune fille, se fait défigurer au poing américain par un inconnu dans la cour d’un immeuble parisien. Aux urgences, le médecin lui explique la série d’opérations qui l’attend. En la voyant, sa mère panique. De retour chez elle, Marius, le compagnon d’Ava, veut se venger. Ava fait face au regard des autres et décide de prendre sa vie en main, de profiter de sa « gueule cassée » pour changer de vie. Elle rompt avec Marius et se rebelle face à l’autorité d’une mère, grande bourgeoise fortunée et obsédée par l’image. A la recherche de son agresseur, Ava se débride et découvre un monde de marginaux, de sociétés secrètes. Avec eux, elle redonne un sens à son accident, misant sur le caractère, plus que sur l’apparence au risque de s’y brûler les ailes.
Ce premier roman est une réflexion sur la beauté à contre-courant des idées reçues, ce qui fait sa force. On est sur le fil, mais on reste troublé, se demandant pourquoi Ava, sur les traces de son agresseur, y voit une mission allant jusqu’à assister à une scène de violence sans réagir.
Lorsqu’elle retrouve Lazare, l’agresseur, on a un peu de mal à comprendre le but de cette société secrète qui veut restaurer le chaos originel, mettre fin à la décadence. Ava, elle-même se lasse, prise dans une spirale qui frise la déraison. Au final, ce roman a le mérite d’interroger sur les apparences, sur une société tournée vers l’avoir qui nous hante.

« Casse-gueule », de Clarisse Gorokhoff (Gallimard) 17 mai

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