Syrie : Radio Kobanî, le documentaire choc sur Kobané

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Par Romain Rougé – Présenté en compétition officielle des Documentaires au 39ème Cinémed de Montpellier, Radio Kobanî de Reber Dosky relate la création d’une station de radio au milieu des ruines de la ville syrienne détruite par l’Etat Islamique.

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Peut-être bien que ce que l’on retiendra de plus fort dans ce 39ème Cinémed sera un documentaire : Radio Kobanî est un choc visuel et émotionnel.
Nous sommes en Syrie, à la frontière turque, dans la ville de Kobané, tristement rendue célèbre par la bataille du même nom lors de la guerre civile. Le documentaire s’ouvre d’ailleurs sur quelques images du combat que se livrent les djihadistes de l’EI et les troupes kurdes des YPG (Union de protection du peuple) et du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan). Entre eux, quelques bombardements de la coalition viennent renforcer le chaos. Des images ultraviolentes, témoins d’une ville qui tombe. Mais tout cela est moindre quand apparaissent les images, très dures, de corps retrouvés dans les débris, qui se passent de commentaires.
Le documentaire relate la création d’une radio au milieu des ruines, incarnée par Dilovan Kîko, jeune journaliste kurde (et également voix off du film). A la libération de la ville, la radio va suivre et commenter les étapes de la reconstruction. Traumatisée, Dilovan Kîko décide quand même de continuer de motiver les habitants à aller de l’avant, de les aider à panser les plaies. Expatriée un temps en Turquie, dans la ville de Riha, la journaliste n’a jamais oublié sa Kobané natale : « Mon corps était à Riha, mon âme à Kobanî. » Cette même ville où l’EI a sauvagement assassiné une de ses amies sur la place publique. Sur ce « souvenir », elle mettra des mots, une phrase glaçante : « Pour moi, l’humanité est morte sur cette place. »
Si l’horreur des images et des témoignages sont essentielles pour comprendre l’ampleur de la bataille de Kobané, l’intérêt du documentaire est également de montrer les lendemains, un peu plus d’un an après la libération. Un recul qui permet de contrebalancer la noirceur des faits et d’enclencher un optimisme relatif mais bien présent chez les habitants. Le film tend à prouver que les choses et les gens évoluent, toujours, par nécessité et malgré les stigmates. Même les personnes les plus abîmées finissent par se relever : « J’ai de nouveau foi en l’humanité », admet Dilovan Kîko en commentant le retour des commerçants dans sa ville.
Radio Kobanî nous marque, tout autant que l’incroyable volonté de ces Syriens à se reconstruire par-dessus les ruines.

Radio Kobanî
De Reber Dosky
Durée : 1h10
Présenté en compétition officielle Documentaires du 39ème Cinémed de Montpellier : www.cinemed.tm.fr
Une deuxième projection du documentaire est programmée jeudi 26/10 à 18h.

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