Logan : un road movie sombre et crépusculaire

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Par Jean-Christophe Mary – Dans un futur proche, Logan, épuisé de fatigue, s’occupe du Professeur X grabataire et sénile, dans un lieu secret à la frontière Mexicaine. Mais ses tentatives pour se retrancher du monde et rompre avec son passé vont s’épuiser lorsqu’une jeune mutante traquée par de sombres individus va se retrouver soudainement face à lui.

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Quatre ans après «Wolverine, Le Combat de l’immortel», Hugh Jackman et James Mangold (réalisateur du magnifique « Walk the Line ») font de nouveau équipe pour ce film qui sera la dernière apparition du mutant sur les écrans. Oui, Hugh Jackman et son célèbre personnage Wolverine, désormais indissociables dans l’esprit du public, endosse le rôle du héros pour la 7ème et dernière fois.
L’action se déroule en 2029 où la plupart des mutants ont disparu sans qu’aucun ne soient venus au monde en 25 ans. Logan (Hugh Jackman) dont le facteur guérisseur et régénérateur ne fonctionne plus, a fortement vieilli. Il gagne désormais sa vie comme chauffeur de taxi, noyant sa douleur dans l’alcool et veillant avec Caliban (Stephen Merchant) sur Charles Xavier (Patrick Stewart), nonagénaire devenu sénile.

Logan : un côté sombre, destructeur et crépusculaire

Un peu comme dans son biopic sur Johnny Cash, le réalisateur nous montre le côté sombre, destructeur et crépusculaire de son personnage. Logan n’est plus indestructible, ses plaies ne guérissent plus aussi rapidement et il est souvent pris d’une toux qui ne présage rien de bon. A travers ce personnage, James Mangold dépeint un monde post apocalyptique, au bord de l’implosion, un monde qui ressemble au notre finalement où les hommes semblent aller de mal en pis. Tout au long de ce road movie, on ressent cette atmosphère de fin du monde que l’on trouve dans le premier Mad Max, ces décors de neo western peuplés de personnages sans limites. On y croise des mercenaires cyborgs, cobayes devenus mutant et des scènes boucheries où l’hémoglobine est abondante. Les premières images du film plantent le décor. C’est dans le sud profond des Etats-Unis dans une ambiance sans foi ni loi qu’évoluent les héros.

De ce fait, James Mangold raconte sa vision des Etats-Unis. Les X-Men sont ici un clin d’œil appuyé du combat de Martin Luther King (le professeur Xavier) et de Malcom X (Magneto) pour leurs droits. L’osmose entre les trois acteurs principaux est parfaite. Hugh Jackman incarne un Logan mélancolique, devenu plus humain qui nous fait oublier ses super pouvoirs, tellement ses failles sont apparentes. Patrick Stewart en Charles Xavier, merveilleux vieil homme affaibli, mais toujours doté d’un sens de l’humour ravageur, comme une bouffée d’air frais dans cette aventure si intense.
Et enfin Laura X23, interprétée par Dafne Keen, est éblouissante. Version féminine de Wolverine, la jeune comédienne est proche de l’enfant sauvage, quasi mutique et étonnante par sa justesse de jeu, sublime à faire retranscrire ses émotions même quand elle ne parle pas. De l’action aux scènes dramatiques, Dafne Keen se montre comme son personnage : sans limites.
L’extrême violence du film est surprenante. Elle est montrée sans complexe, avec beaucoup d’esthétisme. On est ici plus proche des films noirs que des précédents films BD de la saga. Côté technique, la maitrise de la lumière, des plans et des actions est remarquable. On en oublie presque que c’est un film de science fiction. Mention spéciale pour la bande orchestrée par Marco Beltrami.

Logan
Acteurs : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Boyd Holbrook, Dafne Keen, Daniel Bernhardt
Réalisateurs : James Mangold
Producteurs : Hutch Parker, Lauren Shuler Donner, Simon Kinberg

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