Jazzèbre : l’alliage de tous les Jazz à Perpignan

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Par Nicolas Vidal – Le Festival Jazzèbre fêtera cette année sa 29ème édition. Basé à Perpignan et essaimant dans le département, la programmation fédére des artistes connus, des formations émergentes et une déclinaison d’activité pour porter la belle parole du Jazz. Yann Causse, le directeur du Festival Jazzèbre a accepté de répondre à nos questions et dévoile les grandes lignes de cette nouvelle édition.

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Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le nom du Festival Jazzèbre ?
Finalement beaucoup de festivals se choisissent un animal totem…Le notre vient des deux z du mot jazz et de mon album d’alphabet quand j’étais gamin .. A la lettre Z, on retrouve immanquablement le zèbre. Il se trouve que l’animal est noir et blanc comme le jazz, africain comme ses origines….

Comment bâtissez-vous cette programmation riche et comment s’orientent vos choix artistiques ?
La programmation est un alliage, de projets entendus sur scène, de projets à venir que les musiciens nous proposent ou que nous sollicitons parfois, de découvertes au travers des écoutes de cd reçus, de suivis réguliers du travail d’un certain nombre de musiciens, …. Ensuite, il y a les contextes du festival, les plein air, les salles qui conditionnent les choix, les alliages par soirée quand il y a plusieurs concerts…

En quoi Jazzèbre est-il curieux musicalement ?
Nous avons toujours voulu faire découvrir, les jeunes musiciens, de nouveaux projets, des rencontres inédites, des projets arts croisés, des lieux du département ou au-delà, des manières de prendre le temps d’écouter les concerts autrement. Le but est de rendre les publics curieux, ce qui n’est jamais simple…. De mettre les multiples facettes d’une musique qui se renouvelle sans cesse mais trouve peu de place dans les grands médias, dont l’actualité est donc relativement méconnue du public….

Vous mettez l’accent sur la création contemporaine. Comment la définiriez-vous ?
Elle est par essence multiforme….Elle s’appuie bien sûr sur l’histoire vivante du jazz, mais elle embrasse autant les musiques du monde que la musique du XXème siècle européenne, l’énergie du rock ou des autres grands courants de la musique actuelle mondiale. Les musiciens ont accès à tout cela et en font leur miel. Le jazz a toujours été une musique poreuse aux autres musiques. Les hybridations font partie de son ADN depuis tellement d’années. Ce que nous programmons durant Jazzèbre, pendant le festival, pendant notre saison de concerts, c’est une photographie subjective de cette actualité du jazz, de ces hybridations.

Comment parvenez-vous à marier Jazz et musiques du monde ?
Cela fait partie de notre identité. Nous nous sommes depuis bien longtemps intéressés aux projets des musiciens de jazz qui mêlent jazz et musiques du monde. C’est ce versant là qui nous intéresse et nous ne programmons que peu de projets musiques du monde stricto sensu.

Comment Jazzèbre se positionne-t-il au milieu de la floraison de Festival de Jazz en France ?
Dès le départ nous avons positionné le festival hors période estivale, c’est le moment de grande « floraison » festivalière, afin de s’adresser à un public régional , de rechercher sa fidélisation, de construire une histoire avec lui. Et puis, nous avons façonné progressivement une identité Jazzèbre, au niveau de la programmation. Et nous venons d’en parler, au niveau des pique-niques dominicaux, des lieux ou des moyens de transport insolites, ….

Pouvez-vous nous dire justement quelques mots sur les pique-niques du Festival ?
Quatre rendez vous dominicaux viennent scander le temps du festival. Au départ, il s’agissait de créer des portes d’entrée au festival pour un public qui ne venait pas dans les salles. Public de pique niques, public de salles, c’est devenu plus poreux. Le second attrait, c’est de re-découvrir de nombreux lieux remarquables du département et celui-ci en est particulièrement riche, de collaborer avec des associations, des mairies ou des vignerons …

Une programmation riche avec notamment les présences de Tigran Hamasyan, Youn Sun Nah ou encore Emile Parisien. Comment attire-t-on des artistes de cette envergure ?
Rien de compliqué à cela… il suffit que les tournées correspondent , et les coûts de concerts bien entendu, la notoriété du festival joue certainement aussi, 29 ans d’histoire, de concerts, cela compte assurément.

Comment se finance le festival Jazzèbre ? Y-a-t-il une participation de subventions des institutions ?
Nous sommes bien entendu financés par l’argent public, les quatre institutions sont présentes (Etat, Région, Ville et Département), les sociétés professionnelles comme la Sacem aussi, et nous nous appuyons également sur un Club de Partenaires mécènes qui grossit chaque année.

Si vous deviez mettre en avant 2 concerts incontournables pour cette 29ème édition ?
Difficile question évidemment ….Je choisirais néanmoins le concert du quartet La Strada (Roberto Negro/Théo et Valentin Ceccaldi/ Adrien Chennebault) le jeudi 12 octobre, une écriture contemporaine d’une grande richesse interprétée avec l’urgence et la folie de la jeune génération. Et le concert du trio Vincent Courtois/John Greaves/Mark Nausseef le samedi 14 octobre, inédit en France, un moment de grâce rare, de complicité de tous les instants entre trois grands musiciens.

Jazzèbre
29 ème édition
du 23 septembre au 22 octobre 2017
www.jazzebre.com
Perpignan, Pyrénées-orientales, aude

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