SOMI Petite Afrique

Somi :  » J’ai peur que l’on oublie la Petite Afrique « 

Partagez l'article !

Par Nicolas Vidal – Somi revient avec un nouvel album consacré à Harlem et plus précisément à la Petite Afrique, ce quartier où la communauté africaine s’est établie.

propos recueillis par

Partagez l'article !

La chanteuse veut rendre hommage à ces immigrés qui ont façonnés ce quartier au fil des années et qui, aujourd’hui, connaît une gentrification qui pourrait, selon Somi, mettre à mal cet héritage. Un album entre hommage et engagement.

Somi, qu’est ce qui vous a poussé à faire cet album sur la « Petite Afrique » ?
Parce qu’Harlem a connu une gentrification très rapide et la démographie culturelle et ethnique de ce quartier historique a changé. Il était important pour moi de reconnaître la contribution de la communauté africaine d’Harlem. Par conséquent, il était important pour moi d’essayer de raconter l’histoire de «Petite Afrique»

Cet album est-il plutôt pensé comme une ode ou une réflexion sur la diaspora africaine d’Harlem ?
Oui. C’est une méditation de la dignité de la vie d’immigrés inspirée par les différentes communautés africaines et noires qui composent Harlem.

Quelle est votre histoire avec la Petite Afrique ?
J’ai déménagé à Harlem il y a 9 ans non seulement en raison de son héritage profond de la culture noire, mais aussi, après avoir découvert Petite Afrique au milieu de Harlem, je savais que cela pourrait aussi être chez moi. Je suis un enfant d’immigrés africains, donc être à proximité de cette communauté me donne un confort particulier et rare, surtout quand on doit vivre au milieu de l’anonymat de la ville de New York.

En quoi cet album est-il engagé culturellement selon vous ?
À un niveau fondamental, il s’agit d’un cycle de chanson qui offre des histoires que j’ai écrites, inspirées de conversations de première main, d’histoires et d’expériences de membres de la communauté. Au niveau de l’esthétique du son, j’ai essayé d’intégrer un large éventail de musiques noires qui représente la diaspora africaine, nuancée et cosmopolite qui a toujours appelée Harlem, la maison.

Dans ce nouvel album, quels sont vos espoirs et vos craintes pour ce quartier de New York?
Ma crainte porte sur le fait de l’oubli de cette communauté. Je souhaite que la communauté soit toujours capable d’être présente à Harlem, à la fois physiquement et dans l’imaginaire culturel de façon plus vaste.

Pourquoi avoir souhaité faire un album de Jazz pour la Petite Afrique ?
En raison de ce que l’Afrique signifie pour le Jazz et ce que signifie le Jazz pour Harlem.

En quoi le Jazz est-il le meilleur vecteur pour raconter la Petite Afrique ?
Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moyen. La beauté du jazz est sa liberté implicite. En fin de compte, lorsque nous ressentons le besoin de reconnaître ce qu’ont vécu les immigrés et partager notre humanité, nous parlons juste de notre droit à être libre.

Comment voyez-vous l’évolution de ce quartier dans les années à venir ?
Les loyers continueront d’augmenter et les données démographiques vont continuer de changer, mais j’espère que la ville restera une enclave culturelle car elle mérite d’être protégée.

Somi
Petite Afrique
Okeh Muic

(photo Glynis Carpenter )

Le site officiel de Somi

Lire aussi nos interviews Jazz Club :

China Moses : « Le jazz, c’est un état d’esprit avant tout »

Manu Katché : la musique sous toutes ses formes

Jowee Omicil : le BasH! ou le jazz frénétique

Alexandre Saada : la liberté de l’improvisation

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à