VINCENT PEIRANI & Michael Wollny

Vincent Peirani : le magicien de l’accordéon

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Par Nicolas Vidal – L’accordéon a longtemps été considéré comme «le piano du pauvre». L’accordéoniste français Vincent Peirani lui a redonné toute sa noblesse musicale avec la virtuosité qui est la sienne.

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Un nouvel album en duo avec le jeune pianiste allemand Michael Wollny continue d’affirmer que l’accordéon est un instrument formidable lorsque Vincent Peirani le manie.

Comment avez-vous fait la connaissance de Michael Wollny ?
Nous nous sommes rencontrés il y a cinq ans à Paris lors de l’anniversaire des 20 ans du label allemand ACT music. Nous avons joué ensemble lors de cette soirée un morceau complètement improvisé, et c’était comme si nous nous connaissions depuis presque toujours!

Quel regard portez-vous sur ce duo ?
Ce duo est très atypique car nos deux instruments ont le même rôle. D’où une certaine difficulté à jouer ensemble, trouver cette complémentarité et garder cet esprit «joueur» sans se marcher dessus.

Quelle est pour vous la valeur ajoutée artistique de cette formation, de ce « tandem» avec un musicien tel que Michael Wollny ?
Chaque duo est unique de part ses différents acteurs, instrumentation. Avec Michael, je découvre jour après jour son univers musical qui est très vaste et la manière si particulière qu’il a de jouer avec son piano. Un univers à la fois bercé par la musique romantique, la science fiction, la musique contemporaine, musique électronique et j’imagine encore bien d’autres…

Vous parlez beaucoup de fluidité et d’évidence dans votre duo avec Michael Wollny. A quoi tient-elle à votre avis ?
J’avoue que je ne peux pas l’expliquer, je peux juste constater que ça se passe de cette manière là. J’ai juste énormément de chance de pouvoir vivre ces moments intenses sur scène.

Comment s’est articulé votre travail entre vous pour la création de cet album ? Avez-vous réparti les morceaux ou les avez-vous créés ensemble ?
L’idée était, pour créer le répertoire, d’amener uniquement des choses qui nous plaisaient, que nous avions envie de jouer et une fois ensemble, trouver la manière de les arranger, de nous les approprier…
Cela s’est fait en deux temps, le premier en février à Schloss Elmau, pas loin de Munich, où nous avons dégrossi toutes les pièces, puis une plus longue session de travail chez Michael à Leipzig ou nous avons précisé des choses, sans trouver a chaque fois des solutions… il persistait beaucoup de doutes et d’inconnues jusqu’au jour de l’enregistrement…

Pourquoi avoir choisi d’appeler cet album, Tandem ?
Un tandem est une technique d’apprentissage des langues fondée sur la relation entre deux personnes de langues différentes, chacune apprenant la langue de l’autre avec son aide. Il fonctionne selon les principes de la réciprocité et de l’autonomie. C’est cette image que nous avions en tête pour ce duo, tout en imaginant bien que nous étions sur le même bateau (façon de parler bien entendu) et qu’il ne pouvait bien fonctionner que si nous nous accordions ensemble!

Au-delà de vos talents respectifs, c’est la mise en commun d’un jazz français et allemand dont il est question. Quel est votre avis à ce sujet ?
Avant même de parler de nos nationalités, je pense que c’est surtout l’envie de deux musiciens de jouer ensemble. Peu importe d’où on vienne, ce qui est important c’est vraiment cette envie commune de vouloir faire quelque chose ensemble. J’admire profondément Michael et je suis un fan de son travail, après, qu’il soit allemand, disons que ça me donne un côté exotique… (sourires)
De façon plus personnelle, comment présenteriez-vous votre instrument, l’accordéon à des néophytes ? Qu’est-ce que cet instrument a de si particulier ?
Mon instrument est une sorte de petit orchestre à lui tout seul… c’est un instrument à vent, donc qui respire à l’unisson avec celui qui le joue. Dans notre répertoire, il y a une composition qui avait été écrite au départ pour Trombone, batterie, piano, orgue d’église, et nous l’avons transformée pour notre duo. Michael aime dire qu’il retrouve certaines sensations identiques avec l’orgue d’église et l’accordéon…

Si vous deviez décrire en quelques mots ce nouvel album Tandem, que diriez-vous ? Pouvez-vous nous parler également du choix de la pochette de l’album ?
Cet album représente la photo du moment de notre histoire musicale. Depuis l’enregistrement nous avons entamé depuis un petit moment une longue tournée et la musique a tout de suite pris une autre direction qu’en studio. C’est ce qui est vraiment magique avec une formation comme le duo et encore plus avec quelqu’un comme Michael : tout est permis et surtout, avant tout, soyons libres!!

Pour finir, quelle importance revêt ce nouvel album depuis Thrill Box dans votre carrière, Vincent Peirani ?
Chaque album a son importance et ponctue notre parcours. Depuis Thrill Box, il y a eu Belle Époque en duo avec Emile Parisien au Sax Soprano, il y a eu Living Being, en quintet plus électrique penchant vers le rock. Avec Tandem, on part encore dans une autre direction, avec des musiques encore plus narratives, romantiques. Souvent, on m’a dit que cet album méritait des images, ou en tout cas, provoquait cette envie à l’auditeur. On verra bien…

Vincent Peirani & Michael Wollny
Tandem
Label Act Music

Le site officiel de Vincent Peirani

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