Deluxe : des trottoirs d’Aix-en-Provence au podium

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Par Nicolas Vidal – Les Deluxe ont grimpé une à une les marches jusqu’à une réjouissante célébrité. Une philosophie décalée, une énergie débordante, des moustaches bien entretenues, la bande de copains d’Aix en Provence sort Stachelight qui secoue vigoureusement la scène pop française.

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Quels souvenirs gardez-vous de vos premiers lives dans les rues d’Aix en Provence ?
C’est de là qu’on vient ! les galères formatrices ! Les flics, la mafia, les guerres de gangs et les défilés médiévaux rythmaient nos lives urbains. C’était le temps de l’insouciance, et en même temps des sueurs froides. On a appris à se servir d’un katana, mais surtout à choper le public. Enfin, on l’espère. Le but à l’époque était d’arrêter les passants qui ne nous connaissaient pas. Maintenant il faut les garder avec nous jusqu’au bout de la vie.

Aujourd’hui avez-vous gardé des trucs de scènes depuis ces années ?
Il y a des trucs qu’on traine depuis toujours, comme les cheveux de Pépé, une passion pour les déguisements, certaines interactions clés avec notre public adoré, on l’avoue ! Pourtant, on travaille dur à se renouveler, à se remettre en question, craintifs de lasser. Et parfois on part très loin, trop loin, juste pour revenir au point de départ, la base, le socle.

La route fut longue et le succès au rendez-vous avec la rencontre avec Liliboy. Comment s’est passée cette rencontre ?
Cela va bientôt faire 6 ans tous les 6 ! Lors d’un concert au Beaux Arts d’Aix, un chat malade miaulait à la mort, coincé dans un pin. Au bout d’un moment il a bien fallu qu’on se procure un escabeau pour le libérer. L’animal s’est avéré être Liliboy, qui est restée avec nous depuis. Une rencontre fortuite qui s’est avérée être décisive. La vie est parfois bien faite, Mektoub!

Que vous a apporté musicalement Liliboy. N’-a t-elle pas renforcé quelque part votre identité musicale ?
Forcément, ça nous a fait composer les morceaux différemment. À l’époque de la rue par exemple, on jouait très fort à un BPM endiablé, c’était extrêmement énergique et rentre dedans. On était physiquement obligé de danser et c’était la bombe. Qui dit chanteuse dit chanson, on a pu assumer des nouvelles choses, comme des balades! Et puis il est vrai que pour le grand public, un projet avec une voix récurrente s’identifie plus facilement.

Une question qu’on se pose : Comment définiriez-vous votre style musical tant l’album StacheLight alterne des morceaux très différents?
C’est un mélange d’acid country et de squelette post core.

Que signifie le nom du groupe Deluxe ?
À Felanios, une toute petite île secrète au large du Laos, Deluxe, prononcé « Di Luché » veut dire: « Va t’en voir maman, elle a quelque chose pour toi ». Amoureux du voyage et de la poésie, ça nous a marqué.

Est-ce que l’idée de la présence scénique at-elle rôdé avec la célébrité ou était-elle déjà présente dès vos premiers sets dans la rue ?
À vous de nous le dire ! Je pense plus que jamais qu’on reste fidèle à nous-même, la confiance en soi grâce au support d’un public incroyable de surcroît.

Plusieurs featuring sur l’album. Comment se sont orientés vos choix ?
M, IAM, Nneka, c’est un rêve de gosse qui s’est réalisé, on peut le dire ! À force de tourner dans les festivals, nous avons rencontré certains de nos artistes préférés, ceux qu’on a le plus écouté et admiré, des influences citées en interview! Les morceaux étaient prêts à sortir sans featuring, et notre bonne étoile en a fait autrement lorsque ces artistes incroyables ont répondu présents à des invitations envoyées sans trop y croire. C’était vraiment agréable de travailler avec des musiciens aussi assidus et talentueux.

Pourquoi la moustache comme marque du groupe ?
C’est partie d’un acte solidaire: l’un de nous est atteint de la moustachiose en plaque, maladie rare et incurable. Pour qu’il ne fasse plus face à ce fléau silencieux dans la solitude et la différence, on a tous adopté la stache. Les années ont passé et c’est resté, en porte bonheur.

Vous êtes en pleine promotion de Stachelight. Avez-vous déjà commencer à réfléchir au prochain album ?
Oui oui oui!!! Rien n’arrête le Colonel.

Deluxe
Stachelight
Chinese Man Records

( crédit photo Bobby )

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