Cercle Rouge : le crowdfunding culturel fait à Montpellier

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Cercle-rouge.com où la promesse d’une nouvelle pépite dans la galaxie déjà large des plateformes de financement participatif autrement appelées Crowdfunding. Celle-ci est de Montpellier, fondée par Boris Norbert et Laurent Gasseng, elle remet la culture au centre des intérêts et propose de financer de jeunes artistes.

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L’idée est belle, le concept intéressant si on ajoute le fait que cercle-rouge lance aussi un événement baptisé Art Station en associant des panneaux publicitaires à une exposition de Street Art avec de nombreux artistes dans Montpellier, l’intérêt continue de grandir pour ses deux jeunes montpelliérains qui innovent. Revue d’effectifs et visite de l’entité culturelle www.cercle-rouge.com

Pouvez-vous nous dire quelques mots sur le lancement de cercle-rouge.com, votre plateforme de crowdfunding dédiée à l’art et la culture ? Comment est née cette idée ? Pouvez-nous parler de vos parcours respectifs ? Nous sommes Boris Norbert et Laurent Gasseng, les 2 fondateurs de Cercle Rouge.com. À la base, nous venons du web. Nous réalisions des prestations depuis plusieurs années. En 2015, avec l’essor du financement participatif, l’idée est venue de créer Cercle Rouge. On a pensé que ce nouveau mode de financement s’appliquerait bien à des projets artistiques et culturels. On a donc pris le pari de rassembler une communauté autour de projets exclusivement liés à l’art et la culture. En fait, au départ, on est parti du constat que très peu d’artistes arrivent à vivre de leur art et qu’il y a un fossé entre la poignée qui vend en galerie et la grande majorité qui travaille dans l’ombre souvent gratuitement, uniquement par passion. Beaucoup d’artistes de notre entourage ont un métier à côté : tatoueur, professeur de dessin, graphiste, illustrateur freelance… ils dissocient la plupart du temps leur travail et leurs travaux personnels. Ils ne font pas forcément la démarche de contacter une galerie pour être exposés. Du coup nous avons pensé à créer une plateforme qui leur permettrait de proposer des projets personnel le plus simplement possible. Par extension, nous nous sommes dit que cela pourrait permettre aux artistes déjà reconnus de proposer des choses qui n’auraient pas vu le jour autrement.



Quels sont les projets déjà présents sur Cercle-Rouge.com ?
Parmi les projets accueillis depuis notre lancement en novembre dernier, on peut trouver le projet de Béatrix Vincent « L’art Solidaire » une artiste montpelliéraine engagée qui a reversé la moitié de l’argent récolté à deux associations de lutte contre le cancer (Etincelle et la Ligue). On compte également le projet d’un street artiste stéphanois : Ladamenrouge, pour qui la campagne a permis le financement d’un book composé d’une sélection de ses œuvres, Doumam le photographe officiel du Battle of The Year France, pour le financement réussi d’un book photos. Et tout récemment nous avons travaillé avec l’équipe du Wild Summer pour financer une partie de l’organisation du festival.



Quels artistes peuvent déposer des projets sur votre plateforme ? Quel est le suivi que vous proposez aux artistes pour que leur projet aboutisse ?
Cercle-Rouge.com est ouvert à tous les artistes, associations, entreprises privées ou ayant droits dont les projets auront été acceptés. Afin de nous différencier des mastodontes du financement participatif comme Kickstarter ou Ulule, nous avons choisi de sélectionner uniquement les projets qui ont un rapport direct avec l’art et la culture.
Lorsqu’un projet est validé par l’équipe, nous accompagnons le ou les porteurs pour monter et gérer la campagne, que ce soit au niveau communication (clip vidéo, réseaux sociaux, presse) ou au niveau de la production et de la livraison des contreparties (impression, transporteur etc.)



Quelle est votre analyse sur le crowdfunding dans l’espace culturel ? Pensez-vous qu’il soit une manière de financer des projets sans passer par les financements institutionnels classiques ?
Exactement, surtout à l’heure des réductions budgétaires à tout va ! Sans se substituer à ces financements institutionnels, nous sommes convaincus que le crowdfunding est une bonne alternative, notamment lorsqu’il s’agit de récolter des montants inférieur à 5000 €.
Avec ce système, nous nous appuyons non pas sur un prêt bancaire ou l’attribution d’une subvention mais sur son premier cercle de soutiens : la famille, les amis, les fans dans le cas où le porteur de projet dispose déjà d’une communauté. On dit souvent que le crowdfunding est l’enfant des réseaux sociaux, le système fonctionne parce qu’il repose avant tout sur un principe communautaire. Les projets qui marchent généralement le mieux sont les projets où le porteur jouit déjà d’une certaine notoriété.



Quelle est aujourd’hui votre stratégie aujourd’hui pour fédérer une communauté d’acteurs culturels et de passionnés pour financer ces projets ?

Actuellement notre stratégie de communication repose essentiellement sur les réseaux sociaux et notre site web, www.cercle-rouge.com. On communique aussi via la presse spécialisée et les blogs influents. Pour fidéliser une communauté, il nous semble crucial de continuer à cumuler l’ajout régulier de nouveaux projets et un bon taux de réussite pour les projets publiés.


Evoquons maintenant l’exposition Art Station en partenariat avec la Blended Gallery qui se déroulera dans quelques jours à Montpellier. D’où vous est venue cette idée ?
L’idée est née de la rencontre avec Tom et Claire de Blended Art Gallery. Nous cherchions un moyen de créer une galerie à ciel ouvert en se servant de l’espace publicitaire. Rien de bien nouveau en soi puisque le détournement d’affiches publicitaires est très prisé par certains street artistes. Récemment une opération de grande envergure avait été menée pendant la COP 21 l’année dernière à Paris, où plus de 600 affiches avaient été détournées pour dénoncer l’hypocrisie des sponsors de la conférence sur le climat. Ce qui est inédit dans le concept Art Station, c’est d’investir la totalité d’une station de transport en commun de manière 100% légale et de pouvoir laisser les œuvres des 13 artistes invités pour cette première édition, affichées pendant 7 jours à la libre disposition du public et des usagers du tram.

Pouvez-vous nous parlez en quelque mots de cette exposition au coeur de l’espace urbain organisée dans Montpellier dès le 23 juin, Art Station ? Pourquoi avoir choisi une station de tramway ?
À vrai dire, Art Station a pu se faire dans la station de tramWAY du Corum (l’une des plus grandes et des plus fréquentées), grâce à la complicité de l’afficheur Clear Channel qui a consenti exclusivement à privatiser la quasi-totalité de l’espace publicitaire pour y installer des œuvres d’art.
Il nous tenait à cœur que l’évènement se déroule dans une station de tramway en plein centre-ville de Montpellier. Le Corum était donc l’endroit idéal, d’une part parce que c’est un lieu de passage important et d’autre part parce que de nombreux usagers y sont amenés à attendre leur tram ou leur correspondance (3 lignes s’y croisent).

Présentation du Projet Art Station par la Blended Art Gallery from Cercle Rouge on Vimeo.

Quels sont les artistes associés à Art Station ? Comment ont-ils accueilli ce projet ?
13 artistes ont répondu favorablement à notre invitation, tous très enthousiastes pour ce projet : Levalet (Paris), Astro (Paris), Stoul (Paris), Maye (Montpellier), Romain Froquet (Paris), Asto (Montpellier), Sweo & Nikita (Montpellier), Wobe (Perpignan), Quentin DMR (Montpellier), Mr Garcin (Montpellier), Ose (Montpellier), GoddoG (Avignon) et Sean Hart (Lyon).

Selon vous, quel sera l’impact chez des visiteurs spontanés et les usagers du tramway plongés au coeur de l’expo ?
Au mieux de l’émerveillement au pire de l’indifférence, on espère simplement que le maximum de gens vont apprécier et passer du temps à contempler chaque affiche. Nous avons essayé de varier les styles tout en restant dans ce que l’on connait le mieux : l’art urbain contemporain, on pense qu’il y en aura pour tous les goûts et que l’enthousiasme du public sera au rendez-vous.

Un peu d’art dans ce monde de pubs … Jolie expression pour introduire cette exposition. Avez-vous déjà en tête d’autres projets de ce type où l’art investirait la publicité ?
Oui bien sûr la prochaine édition c’est Art Station New-York (rires). Plus sérieusement, si cette première édition est une réussite, on compte bien décliner le concept dans d’autres villes.

La plateforme de crowdfunding : www.cercle-rouge.com
Toutes les informations sur l’événement Art Station : www.cercle-rouge.com/projects/art-station

Art Station – du 22 juin au 29 juin 2016 – Station tramway du Corum – Montpellier

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