Jaimeo Brown - Work Songs

Jaimeo Brown : le melting-pot musical de Work Songs

Partagez l'article !

Par Nicolas Vidal – Le projet musical Transcendance de Jaimeo Brown, s’apparente plus à un mouvement qu’à un simple groupe. Preuve en est avec son album « Work Songs » qui mêle l’accoustique avec le digital et lie le jazz avec le blues, le hip-hop, le rock et l’électro. Le batteur a travaillé avec le coproducteur et guitariste Chris Sholar sur ce nouvel opus ambitieux. Entretien avec Jaimeo Brown.

propos recueillis par

Partagez l'article !

Jaimeo Brown, où se situent les racines musicales de Work Songs ?
Les racines musicales de notre album « Work Songs » se trouvent dans les chansons et les musiques que nos ancêtres afro-américains ont créé. Nous voulions montrer comment ces chansons étaient connectées au blues, au jazz, au hip-hop, au rock et aux autres styles de musique. Nous souhaitions aussi exprimer l’idée d’une musique universellement plus large qui connecte toutes les cultures à travers le monde. C’est pourquoi nous avons notamment enregistré l’album au Japon.

Qu’est ce vous a donné envie de mêler les « Work Songs » des années 1950 avec ce mélange musical ambitieux ?
J’ai choisi d’enregistrer des «Work Songs » chantées par des prisonniers des années 50 car j’étais très inspiré par leurs voix. Il n’y a plus beaucoup de personnes qui chantent comme ça aujourd’hui et j’avais besoin de capturer une certaine authenticité dans le son. Il n’y a pas beaucoup de documents de ce genre enregistrés par des Afro-Américains dans ce pays. Alan Lomax était un de ces petits groupes d’activistes qui ont saisi l’importance de documenter la musique.

Comment avez-vous pensé cet album au début de sa conception avec Chris Sholar ? Avez-vous une idée précise de ce que vous vouliez faire ?
C’était très difficile d’obtenir la permission d’utiliser les enregistrements: j’ai donc du beaucoup travailler en amont pour être sûr que nous pouvions utiliser un certain matériel. Chris et moi, nous nous connaissons depuis longtemps. Nous travaillons de façon organique tous les deux. Très tôt, nous avons découvert que nous voulions que chaque chanson soit une réelle scène cinématographique. Nous n’avons pas retenu les idées qui n’avaient pas leur place dans cette scène. Nous avons tous les deux une grande passion pour les récits et nous avons beaucoup appris auprès de réalisateurs et de scénaristes.

Vous avez fait appel à de nombreux artistes pour ce projet. On pense notamment à Jd Allen, Lester Chambers, Big Yuki… Pourquoi avoir fait appel à ces différentes contributions sur « Work Songs » ?
il y a beaucoup de choses incroyables que je pourrais dire sur chaque personne de cet album, donc c’est difficile de savoir par où commencer. C’était un immense honneur pour Lester Chambers d’être impliqué dans cet album parce que je le considère comme un héros américain. Il a influencé Miles Davis quand Miles voulait intégrer du rock and Roll dans sa musique. Chaque musicien de cet album représente une voix spécifique dans la transcendance narrative.

Qu’est ce qui vous a plus dans la connexion entre le jazz, le blues, le hip-hop ou encore le rock ?
J’aime que nous soyons tous de nature différente, mais nous partageons tous un lien commun que vous pouvez retrouver dans « Afro American Work Songs ».

Est-ce que cet album donne un nouveau souffle à Transcendence après la sortie de votre dernier album en 2013 ?
L’album « Work Songs » continue de raconter une histoire, mais beaucoup plus grande cette fois, elle se composera d’au moins neuf autres albums. Cela a été vraiment gratifiant de voir que les gens comprennent et se connectent aux histoires et à la musique.

 » J’aime découvrir de nouvelles sensations qui viennent du son »

Jaimeo Brown.

Qu’est ce qui vous plait dans cette recherche de nouveaux sons, Jaimeo Brown ? On lit notamment que vous avez enregistré des bruits de chantiers à côté de chez vous.
La raison pour laquelle je joue de la musique, c’ est parce que j’aime découvrir de nouvelles sensations qui viennent du son. En tant que producteur, je suis toujours à la recherche de nouveaux sons et de textures à utiliser dans la musique. J’enregistre les bruits qui m’entourent parce qu’ils s’adaptent très bien dans le récit de mon album «Work Songs ».

La recherche entamée sur cet album entre le digital et l’acoustique est intéressante. Pourquoi avoir donné cette inclinaison à cet album ?
La combinaison digitale et acoustique reflète le temps dans lequel nous vivons. Nous sommes dans une époque de transition où nous passons de l’âge industriel à l’ère numérique. Il est important de saisir ces deux types de textures.

Quelle histoire avez-vous voulu raconter dans « Work Songs » ?
C’est l’histoire de la musique humaine en plein milieu de la lutte. C’est une histoire qui montre la façon dont nous persévérons, dont nous nous transcendons.

Vous déclariez chez nos confrères de France Musique «Ces chansons donnent une image de la lutte que nous ressentons encore aujourd’hui». Comment se caractérise-t-elle à vos yeux, Jaimeo Brown ?
Il y a encore tant de voix qui ont besoin de se faire entendre, il y a beaucoup d’obscurité qui doit être vaincue par la lumière. Le vrai combat et la lutte sont de nature spirituelle.

Avez-vous prévu de venir en Europe et notamment en France pour la promotion de cet album ?
Nous avons l’intention de retourner en France dans un futur proche ! Nous aimons beaucoup ce pays, et les gens que nous avons rencontrés là-bas sont extraordinaires. Nous avons hâte de revenir !!!

Jaimeo Brown Transcendence
Work Songs
Harmonia Mundi Distribution
www.jaimeobrown.com

Crédit photo ©Rebecca Meek

Lire aussi dans le Jazz Club :

Lucy Dixon : une femme de swing et de pep’s

Lemar : le cachet soul et vintage de « The Letter »

Sly Johnson : The Mic Buddah Lp, la pépite HipSoul

Kellylee Evans : Come On, un nouvel album plus intimiste

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à