Jean-Bertrand Pontalis : le sacre du printemps éditorial de 2015

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Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr /A l’évidence, Quarto ne doit pas envier grand-chose aux autres collections qui rassemblent la substantifique moelle d’une vie vouée tout entière à la littérature. La réunion des œuvres littéraires de Jean-Bertrand Pontalis demeurera le sacre du printemps éditorial 2015, cent coudées devant le barnum orchestré récemment chez le même éditeur pour la pléiadisation du bateleur préféré des plateaux de télévision.

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Ici, point de discours universitaire empesé ou mercenaire, mais la présentation d’une vie et d’une œuvre si étroitement chevillées que la seconde est l’émanation fabuleusement juste de la première. Les textes de présentation et d’introduction sont nécessaires et suffisants, qui valent par leur sobriété précise et l’éclairage déterminant qu’ils portent sur des récits (15) scarifiés par la relation au père, la relation à la mère, la relation au frère, l’énigme de la femme. Toutes, d’un poids fondateur et différent, vont sédimenter ou aiguillonner la plume de celui que Martine Bacherich regarde comme quelqu’un « Tôt occupé par le bonheur et la douleur d’aimer, subjugué par le secret de fabrique du rêve, collectionneur des contrées de l’absence, traqueur d’obscurité ». Sous le titre Langage, écriture, psychanalyse, la seconde partie du volume propose des textes sur Flaubert, Leyris, Henry James, Conrad, Virginia Woolf, en plus d’entretiens.
La belle saison sera celle de la rencontre de Pontalis, sous peine de gaspiller fâcheusement un été, peut-être le dernier…

« Œuvre littéraires », J.-B. Pontalis ; édition publiée sous la direction de Martine Bacherich, introduction par Antoine Billot et Vincent Delecroix, Quarto Gallimard, 32 euros

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