Moon Walk - Dan May

Dan May et ses grands géants pelucheux

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Originaire de Rochester dans l’Etat de New-York, Dan May vit aujourd’hui avec son épouse Kendal et leur fils Max dans le nord du Michigan. Après avoir terminé ses études à l’université de Syracuse ( N.Y), il décide de débuter sa carrière artistique. Depuis ses œuvres ont pu être admirées dans des expositions et des musées dans le monde entier, et dernièrement à Rome, en 2013, à l’occasion du  » Suggestivism Show » à l’Acquario Romano. Empreintes de surréalisme et de poésie, ses toiles sont souvent peuplées de grands géants pelucheux sans visage, d’oiseaux au plongeon vertigineux, de chouettes sacrées et de chevelures de femmes dans lesquelles l’imagination se perd. Son travail séduit d’abord pour la qualité de son trait et le choix d’une palette délicate et sensible mais également pour son souffle mystique qui prend pour écrin la nature, ses beautés et ses mystères. Rencontre en images et en mots avec un artiste américain de grand talent !

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Votre propension à ne choisir que des sujets en lien avec la nature et l’état sauvage s’expliquent par le fait que vous soyez originaire selon vous? Avez-vous grandi dans la nature?
Oui, nous sommes entourés par la beauté fabuleuse de la nature, ici, dans le Nord du Michigan . La nature est un élément central de mon travail. J’ai grandi à Western New-York, qui est aussi très proche de la nature ; nous sommes une famille qui a beaucoup voyagé et j’ai passé beaucoup de temps quand j’étais enfant à jouer dehors dans la campagne, alors je suppose que la nature a toujours été une partie de ma vie, en quelque sorte .

On découvre dans vos illustrations une tribu de personnages étranges, sans visage et couvert de poils soyeux. Qui sont-ils? Et comment sont-ils nés dans votre esprit?
J’interprète le monde à travers mes créatures. Elles représentent l’émotion, l’espoir, les rêves, etc. Elles naissent non seulement de mes expériences personnelles, mais aussi des événements qui se passent dans la vie autour de moi et dans le monde que nous connaissons. Mes créatures ont du lutter, mais elles gardent l’espoir et des raisons d’y croire. Plus important encore, elles transcendent mes réflexions personnelles et elles peuvent prendre de nouvelles significations pour chaque spectateur … il n’y a pas qu’une façon d’interpréter leur histoire.

On note la présence récurrente d’un oiseau dans vos toiles qui semble entretenir un lien fort avec vos personnages terrestres…on se trompe?
Vous êtes certainement sur la bonne voie. J’adore les oiseaux et j’ai toujours ressenti un lien fort avec les créatures du ciel. Il y a du mystère dans leurs yeux et je suis attirée par cela. Les créatures de notre «monde naturel» représentent beaucoup de choses dans mon travail … elles sont souvent un symbole d’espoir, de paix, de sagesse, une réminiscence … ou même un avertissement. elles sont un rappel de l’endroit d’où nous venons et vers lequel nous sommes peut-être sur le point d’aller…

Parfois, apparaît aux côtés de vos géants un être humain et l’on s’imagine presque que vos toiles expriment vos rêves…celui d’espérer qu’il existe dans la forêt des géants tendres qui puissent s’émerveiller d’un vol de papillons…
Oui, cela est vrai. J’aime vraiment la juxtaposition des deux … l’émotion qu’elle provoque est très forte.

Et lorsque seul un être humain est en vedette sur votre toile, c’est une femme…et vous usez de ses cheveux comme d’un outil narratif: que symbolise pour vous la chevelure?
Oui, les cheveux sont un thème en constante évolution dans mon travail. Ce n’est pas seulement quelque chose que je trouve très esthétique, mais j’aime le « voyage » que j’effectue quand je les peins … C’est un processus très apaisant pour moi.

Avec quels outils, supports et matériaux concevez-vous vos toiles? Je peins principalement avec de la peinture acrylique sur des panneaux de bois.

Il semble que dans vos images s’opposent l’infiniment grand et l’infiniment petit… Pourquoi?
Eh bien, pendant un certain temps, j’ai peint exclusivement sur de petites toiles , principalement parce que mon studio était petit et j’ai vraiment apprécié le travail de détail et le défi de créer des œuvres d’art minuscules. Je peins maintenant des pièces pour la plupart de taille moyenne, mais nous avons récemment déménagé dans un nouveau studio qui est beaucoup plus grand, donc j’espère commencer à travailler sur de grandes toiles bientôt!

Quelles sont vos sources d’inspiration? Des contes, d’autres peintres, juste votre imagination?
Une grande partie de mon inspiration vient de mon imagination … J’avais une imagination fertile quand j’étais gamin et ça continue en tant qu’adulte. J’ai grandi en compagnie de beaucoup de grands livres, d’artistes et de musiciens. Un des premiers films que j’ai vus au cinéma était « ET ». Avec le recul, je pense que ce film a eu un profond effet sur moi. J’étais aussi un grand fan du livre « Where the Wild Things Are », des films tels que « Le Labyrinthe », « The Dark Crystal », et beaucoup de films de Tim Burton. D’autres influences ? Salvador Dali, Max Ernst, Claude Monet, Hieronymus Bosch, John Bauer, Maxfield Parrish, NC Wyeth, John James Audubon, parmi beaucoup d’autres. J’oubliais! Ma femme et mon fils me fournissent une quantité infinie d’inspiration!

Vos toiles sont parsemés de petits tâches de couleurs…s’expliquant parfois comme des flocons de neige, parfois non…Est-ce pour donner un aspect merveilleux à vos images?
Une grande partie de « l’éclaboussure » vient dans les premières étapes de mon travail. J’ai beaucoup de plaisir à créer l’arrière-plan dans lequel mon monde va évoluer. Au cours de ce processus, je fais souvent des éclaboussures sur la couleur et le mélange directement sur le panneau de bois. Cette étape est peu rigoureuse et éprise de liberté… et produit de nombreux effets intéressants!

Vos images dégagent beaucoup de tendresse… Est-ce un appel à la paix, à la douceur qui font souvent défaut au monde qui nous entoure?
Oui, je pense que ça l’est. Nous vivons dans un monde en évolution rapide qui peut souvent être très cynique, blessant, et même dangereux … des moments de paix et de réfection ne se produisent pas aussi souvent que nous le voudrions. Mes tableaux m’incitent… et j’espère que c’est pareil pour les autres aussi, à m’arrêter, réfléchir, et me donnent de l’espoir.

Pourriez-vous nous raconter comment vous composez une toile? Avec par exemple celle de  » Contemplation of Jupiter Rose »?
Eh bien, je ne fais pas beaucoup de travail préliminaire. Je commence habituellement par avoir une idée dans la tête … une vision complète de la pièce finale. Je vais ensuite esquisser une idée très approximative par rapport à celle qui apparaît dans ma tête. De là, je joue avec la couleur directement sur la toile. Cela contribue à étoffer non seulement les couleurs, mais peut même inspirer ou diriger la composition globale. Je vais continuer à monter des couches de texture en utilisant la technique du « pinceau sec ». Tout au long du processus, j’utilise beaucoup de minuscules brosses pour faire ressortir les détails les plus fins.

Pour conclure, à quel moment êtes-vous satisfait de votre toile? Lorsqu’elle vous submerge d’émotion? Lorsque vous estimez que vous avez trouvé le juste équilibre des couleurs et de luminosité?
Au moment où je sens que j’ai réussi à reproduire ma vision complète. À ce moment, j’ai versé tout ce que j’ai dans la peinture et il est temps de partager et de passer à quelque chose de nouveau. C’est ma seule façon d’exprimer le processus réel … c’est avant tout très instinctif pour moi.

Avez-vous déjà exposé en France? Est-ce en projet ?
Je n’ai pas jamais exposé en France, mais ça me plairait bien. J’ai eu l’occasion de visiter la France alors que j’étais étudiant en art à l’université et j’espère y retourner un jour avec ma femme et notre fils!

Le site de Dan May ICI

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