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Elise Griffon et Sébastien Marnier : salaires nets et pires jobs

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Par Julie Cadilhac – bscnews.fr/ Quel est le pire job que vous ayez jamais fait? Une question qui a tellement inspiré Elise Griffon et Sébastien Marnier qu’ils ont décidé d’en faire une série-bd cocasse à souhait! Déboires en cascades et petites humiliations quotidiennes, la vie, la vraie – malheureusement!- vous est servie dans un tome qui allie ironie et tendresse !

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Allez, une question facile pour se mettre en route… Quel est le pire job que vous ayez jamais fait?
EG: Un job qui m’a rendue dingue, et qui n’est pas dans la BD: il y a bien longtemps, j’ai travaillé quelques jours chez un antiquaire pour financer un camp de vacances. Le boulot consistait à arracher des clous rouillés sur des vieux meubles à l’aide d’une pince. C’était comme ouvrir une bouteille de vin avec des baguettes chinoises. J’ai failli les arracher avec les dents.
SM: Finalement, pour moi, les pires moments ne sont pas vraiment liés à un job en particulier. Ce qui m’a rendu le plus dingue, c’est ce qu’on appelait les réunions de Team Building. Des soirées ou des week-end pour souder les équipes de la chaine de magasins de prêt à porter où je travaillais. Nous devions faire des jeux et apprendre à nous connaître… Dans l’unique objectif de mieux faire tourner le magasin… sans être rémunéré bien entendu. Déprimant.

Vous êtes du genre à exagérer (car la caricature naît de l’exagération) ou tout ce que vous avez raconté dans cette bd est tiré d’expériences vraiment réelles?
EG: Oui, tout ce qui est raconté dans cette BD est tiré d’expériences réelle, c’était là l’intérêt! Le travail de caricature vient ensuite, avec la narration. Mais souvent, la réalité dépasse la fiction!
SM: Par delà les gags et l’humour noir qui est le nôtre, nous voulions raconter dans cet album des faits objectifs et réels. Et Elise a raison, le milieu de l’entreprise est souvent lui même déjà une caricature.

C’est une bd foncièrement engagée ou foncièrement amusée?
EG: Foncièrement les deux!

Après avoir lu votre ouvrage, la plupart des individus normalement dotés d’un boulot stable devrait se dire  » j’ai un boulot trop génial »: c’était l’objectif? Faire taire les « jamais contents » en leur mettant sous les yeux une toute autre réalité?
EG: Non, nous n’avons pas pensé à ça… D’ailleurs on ne veut faire taire personne, au contraire on préfère que ça déclenche des témoignages, comme sur notre blog…
SM: Cette question, c’est un point de vue sur le monde que je ne partage pas. D’une part parce que même les gens dotés d’un travail stable peuvent se reconnaître dans notre album et d’autre part, parce que La plupart des individus normalement dotés d’un boulot stable devrait se dire : Il faut que la société change, il faut que le travail soit revalorisé et qu’il redonne une fierté – petite ou grande – à tout le monde. Sans cela, il sera vécu comme un chemin de croix et cela, même les plus libéraux des patrons devraient l’entendre. Si nous étions tous épanouis et correctement payés dans notre entreprise, il va de soit qu’elle tournerait mieux.

Quelle a été la genèse de cette bd?
EG: Avec Sébastien on adore se remémorer nos piteuses expériences, ça nous fait rire et exorciser. On s’est dit un jour qu’on n’était pas les seuls à avoir vécu tout ça, et qu’on pourrait le partager sous la forme d’une BD.

C’est la première fois que vous faisiez un projet à deux? Cela vous donne-t-il envie de recommencer?
EG: Nous avons déjà travaillé ensemble comme co-réalisateurs de court-métrages et scénaristes. Oui, nous avons l’intention de continuer dans cette veine, la BD, avec un tome 2!
SM : Oui avec Elise on se connaît très bien, cela fait 15 ans qu’on travaille ensemble ! 15 années ponctuées de grands projets et de petits boulots. C’est quand même un sacré signe que le premier livre que nous publions ensemble soit finalement une autobiographie de nos années de galère. Et dire que nous avons de la matière pour encore plusieurs tomes !!!

Votre credo, c’est…parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer?
EG: oui, et « ça va mieux en le disant »
SM : Et qu’il faut surtout rire de tout !

Et puis, pour finir, en dehors de ce monde de brutes et ses salaires net, travaillez-vous sur d’autres projets?
EG: De mon côté je prépare un roman graphique chez Delcourt.
SM : Le spectacle que j’ai écrit pour Marianne James – Miss Carpenter – est toujours à l’affiche au Théâtre Rive gauche à Paris et je viens de publier chez JC Lattès, le premier épisode d’un feuilleton littéraire intitulé « Une vie de petits fours ».

SALAIRES ET MONDE DE BRUTES, Chroniques ordinaires du travail temporaire
scénario : Elise Griffon & Sébastien Marnier
Dessin : Elise Griffon
Couleur : Sébastien Marnier
Prix : 14,99 € par tome
Collection Encrages
Editions Delcourt

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