Paris, Caen, Nîmes , Genève : Pas de vacances pour les galeries

par
Partagez l'article !

Par Marc Emile Baronheid – bscnews.fr/ L’été ne connaît pas de marée basse culturelle. Quelques beaux livres invitent au voyage dans les galeries, les musées et autres lieux où les artistes ont droit de cité.

Partagez l'article !

Connaissez-vous Jean Boullet ? Perpétuellement à l’affût de ce qui est rare, précieux, étrange, subversif, Nicole Canet aime à partager le fruit de ses recherches. Sa dernière trouvaille : Jean Boullet (1921-1970). Amoureux éperdu de l’inhabituel, il avait, selon le préfacier du catalogue, « fait de sa vie l’équivalent d’un « feuilleton » à la manière mélodramatique et sensationnelle de ceux de la fin du XIXe siècle ». Le déploiement de son travail de peintre et illustrateur requiert près de 320 pages. Œuvre peint, hommage à la beauté masculine, images africaines, illustrations pour les grands auteurs (de Dante à Shakespeare, en passant notamment par Hugo et Mirbeau), portraits … en constituent l’essentiel. Son talent ? Au regardeur de juger. On trouve une parenté esthétique avec Cocteau, dans l’œuvre de cet homme à ce point amateur d’insolite qu’il recherchait des amants ayant une particularité anatomique. Il connaîtra une fin possiblement pasolinienne. L’exposition la moins consensuelle de l’été ?

« Jean Boullet – Passion et subversion », éditions Nicole Canet, 68 euros, exposition ouverte jusqu’au 20 juillet 2013 à la galerie parisienne Au Bonheur du jour (www.aubonheurdujour.net) – contact : canet.nicole@orange.fr

Impressions au gré des vagues. Parmi les grandes mutations de la fin du XIXe siècle, l’essor des villégiatures balnéaires et des loisirs de plein air trouve son écho dans l’apparition d’un nouveau langage pictural : l’impressionnisme. Les artistes succombent à l’attrait des plages normandes, devenues « boulevard de l’été » de la rêveuse bourgeoisie parisienne. Les vacanciers, nouvelles figures de la conquête des rives et des rivières, poussent les peintres à transporter leur atelier au cœur de lumières nouvelles. Des robes à crinolines aux costumes de bain, des cabines, sièges, tentes aux régates et à la baignade, les sujets qui correspondent à l’engouement du temps sont immortalisés par Manet, Monet, Renoir, Gauguin, Cézanne, Boudin, Seurat, Maurice Denis, Mary Cassatt, Berthe Morisot, Alfred Stevens, René-Xavier Prinet et les autres, tous rassemblés de manière éphémère, le temps d’une exposition dont le présent catalogue assure la mémoire en bibliothèque, dans le même temps qu’il en analyse la portée.
« Un été au bord de l’eau – Loisirs et impressionnisme », Réunion des Musées nationaux, 29 euros. L’exposition est visible au Musée des Beaux-Arts de Caen, jusqu’au 29 septembre 2013.

Architecture et art : même combat ?
Le Carré d’Art propose à Nîmes une exposition doublement intéressante, dans la mesure où Norman Foster (Manchester, 1935), le collectionneur mis à l’honneur, est l’architecte du bâtiment construit voici 20 ans. Amateur avisé, Foster apprécie autant les figures majeures de l’art moderne que les artistes en devenir et les acteurs du design. Les formes de l’abstraction, multiplement présentes aux cimaises, n’occultent pas la présence de la figure humaine chez Giacometti, Josephsohn ou des artistes plus directement contemporains. Des œuvres ont été commandées spécialement pour l’occasion, telles la réalisation sonore de l’artiste américain Bill Fontana, qui est déjà intervenu à La Tate Gallery de Londres ou sur le Golden Gate Bridge de San Francisco, une installation monumentale du Brésilien Nuno Ramos, ou d’Olafur Eliasson. L’occasion d’envisager si et comment la réflexion d’un important architecte contemporain se nourrit des propositions artistiques de son temps, d’Yves Klein à Sol Lewitt, de Pierre Soulages à Ettore Spalletti.. Parmi les curiosités d’une manifestation qui se déploie sur les deux étages de Carré d’Art-Musée d’art contemporain, Untitled (Wooden Ball) d’Ai Weiwei, qui reprend une forme géométrique – un polyèdre – de Léonard de Vinci publiée dans le livre de Lucas Pacioli au début du 16ème siècle.

« Moving. Norman Foster on Art », Carré d’Art/Architecture Ivorypress, 45 euros
Exposition ouverte jusqu’au 15 septembre 2013.
info@carreartmusee.com. – http://carreartmusee.nimes.fr

Dieu y reconnaîtra ses saints
De mai à septembre 2013, six expositions auront lieu simultanément à Aoste, Suse, Chambéry, Annecy, Sion et Genève, visant à mettre en valeur les statues, peintures, reliquaires ou tissus réalisés de part et d’autre des Alpes à la fin du Moyen Âge. La dévotion des saints, très répandue à cette époque, a engendré l’une des productions majeures de la sculpture et, plus largement, des images. Le volume édité pour l’occasion invite au voyage dans un véritable creuset alchimique. Impeccablement illustré, il vaut aussi par des textes explicatifs, rigoureux et complets.
La présentation genevoise, à la Maison Tavel, est dédiée à saint Pierre, patron de la ville et du diocèse de Genève, ainsi qu’à sainte Barbe, sainte Catherine et sainte Marguerite.

« Des saints des hommes », Officina Libraria, 28 euros
Exposition ouverte jusqu’au 22 septembre 2013 Maison Tavel – rue du Puits-St-Pierre 6
CH – 1204 Genève T. +41 22 418 37 00 – mah@ville-ge.ch

A lire aussi:

Chagall entre Guerre et Paix au Musée du Luxembourg

Diana Stetson : l’engagement et la passion d’un peintre

Le Louvre inaugure le « parcours Pistoletto »

Paris : Le Titanic au Parc des expositions…ou presque!

Des cimaises et des hommes

Laissez votre commentaire

Il vous reste

0 article à lire

M'abonner à