Tribulations plastiques : un cartoon acide

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Par Nicolas Bodou – BSC NEWS.FR / Kwiny, un canard en plastique, fabriqué en Chine (depuis que c’est bien plus rentable), n’attendait pas autre chose de la vie que de flotter au large des bouteilles de shampoing et des sels de bain, mais c’était sans compter sur le naufrage du cargo qui le transportait.

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D’abord avalé par Jack, un cachalot nostalgique, il y fera la connaissance d’une œuvre d’art contemporain obsédée comme un lapin, d’ailleurs c’est un lapin.
Après la funeste fin de jack dans les griffes d’un baleinier, il sera récupéré par une star siliconée, et transformé, en canard découvrant l’origine du monde !
Mais le plaisir sera de courte durée, et Kwiny partira pour l’Afrique dans la poche d’un guérillero, pour passer à celle d’un humanitaire pas humain.
Après avoir observé le Paris-Dakar et son florilège de blancs capricieux, il deviendra un objet d’art, contemporain. C’est une histoire frénétique, sans temps mort, ce petit canard en plastique flotte et rebondit de page en page, à la manière d’un cartoon.
Un cartoon acide, parfois tordant, bourré de personnages très réalistes, mais traités avec le regard amusé de celui qui a la grâce de les mépriser et qui n’oublie jamais de se moquer d’eux. Une histoire sur le monde d’aujourd’hui, un monde vénal.
Ce que nous propose Gilles Stassart, c’est de regarder ce monde en souriant, et en s’en moquant, car après tout, il ne mérite peut-être que ça.

Extrait : « (…)une fois de plus humilié par le destin, trahi par des individus petits, dont l’intérêt demeure dans la seule pulsion du porte-monnaie, des individus microscopiques, sans entendement, sans gestes, sans grâce, au plus loin de la force de l’art. »

Tribulations plastiques de Gilles Stassart. 120 pages, 12,50 euros. Éditions du Rouergue.

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