Yaron Herman - Alter Ego - au Trianon avec Avishaï Cohen le 29 octobre 2012

Yaron Herman :  » Je ne peux pas concevoir une vie sans improviser « 

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Propos recueillis par Nicolas Vidal – bscnews.fr / Yaron Herman se produira au Trianon le 29 octobre avec des invités prestigieux tels qu’Avishaï Cohen et Logan Richardson à l’occasion du Festival de jazz Hors les Murs Sunset Sundide dont le BSC NEWS est partenaire. À quelques jours de ce grand événement, nous avons rencontré Yaron Herman qui nous parle de son nouvel album « Alter Ego » sorti chez Actmusic

propos recueillis par

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Yaron Herman, qui est votre alter ego ?
C’est un autre moi-même, donc pas quelqu’un de séparé de moi, mais plutôt une partie de moi qui avait besoin de s’exprimer. Ces sont des mélodies et idées qui m’ont surpris comme si elles venaient d’une porte cachée de mon cerveau.

Vous avez déclaré dans une interview : » J’ai simplement traduit au bout de mes doigts ce que j’ai dans le cœur : un flux, une musique, cette petite voix qui, en improvisant, surgit de mon âme « . Est-ce plus vrai aujourd’hui avec la sortie d’Alter Ego ?
Oui. Tout à fait.

On vous sent passionné par cet album. Quelle est la place que vous lui donnez dans votre carrière ?
Chaque album est comme une photo sonore d’un moment dans la vie du musicien, toujours influencé par les événements plus au moins immédiats qui affectent la vie de celui qui crée. Dans le cas de cet album, je pense qu’il reflète des émotions intenses .

Alter Ego n’est-il quelque part le résultat d’une quête musicale dans cette recherche de l’authenticité qui vous anime ?
Ce qui m’anime est un besoin permanent de créer et de me dépasser moi même. J’ai vraiment besoin de rester fidèle à ce que j’ai envie de faire, que ce soit une improvisation libre, un prélude de Scriabine ou un morceau de Nirvana.

L’improvisation semble être inhérente à votre création musicale. Est-ce que celle-ci se renforce avec le temps ?
Oui. Je ne peux pas concevoir une vie sans improviser, qui est pour moi le synonyme de liberté et créativité .

Dans les années 1960, l’écrivain américain Jack Kerouac parlait dans ses livres du It dans le Jazz. N’y a-t’il pas cette recherche du It dans vos concerts, Yaron ?
Dans ma vie plutôt ! Le it s’appelle l’inspiration, le zen, le tao, le samadhi (ça dépend de la culture), mais on est tous à la recherche du it, du moins tous ceux qui font l’effort de sortir d’une certaine banalité superficielle de l’existence .

Quel rapport faites-vous entre les gestes physiques et la musique dans un concert ?
Ce n’est pas quelque chose de voulu ou préparé, c’est dû au simple fait que quand la musique vous traverse, vous êtes obligé de bouger sinon c’est mort. Les vivants bougent !

Dans une interview, vous faisiez un lien entre musique et voyage. Vous parliez de votre album « Muse » écrit pour la plupart du temps en voyage et en déplacement. Cette corrélation est-elle plus forte aujourd’hui dans votre musique ?
Elle est toujours plus au moins constante, j’aime voyager et j’aime écrire loin du piano. On pense différemment et on entend les choses de manière assez inattendue quand on compose sans son instrument. Parfois ça marche et d’autres fois pas du tout, mais j’essaie de profiter de ces voyages, de ces paysages, de ces rencontres et de ces échanges pour m’inspirer des nouvelles mélodies, de nouvelles harmonies et de nouveaux rythmes .

Après seulement dix ans de piano, qu’est-ce qui fait, à votre avis, que vous avez su trouver un style et exprimer un talent remarquable ?
Beaucoup, beaucoup, beaucoup de travail et de réflexion ! J’ai été très bien guidé par mon professeur qui a su me montrer les bonnes idées aux bons moments. C’est une alchimie délicate de plusieurs éléments qui font que ça marche. Le professeur, l’environnement familial, l’éducation, le vécu émotionnel, le travail et une volonté d’aller provoquer la chance et le destin.

Vous avez posé vos valises dans de nombreux endroits à la recherche de l’inspiration. Où avez-vous le plus appris sur vous-même et sur votre musique ?
Il y a une belle citation d’un sage qui dit : « Ne cherchez pas le zen en haut de la montagne, car le seul zen que vous y trouverez sera le zen que vous amenez avec vous « 

La poésie et l’improvisation ne sont-elles pas finalement toutes deux les grandes forces de votre musique ?
Je ne sais pas, je pense que la force de tout art est le pouvoir de transmettre des émotions et toucher à quelque chose qui ne s’exprime pas avec des mots… magiques !

Où pourra t’on vous voir sur scène dans les prochaines semaines, Yaron Herman ?
Tout le programme est sur mon site : www.yaron-herman.com, mais il y aura notamment un grand concert au Trianon à Paris le 29 octobre.

> YARON HERMAN  » ALTER EGO » ( Act Music)


Lundi 29 octobre – Le Trianon – 20H00 / Yaron Herman (piano), Emile Parisien (saxophone tenor & soprano), Logan Richardson (saxophone alto), Stephane Kerecki (basse), Ziv Ravitz (batterie), Avishaï Cohen (trompette) – Première partie Virginie Teychené

( crédit photo Yaron Herman – copyright Julien Mignot)

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